LE MONSTRE DE LA SEMAINE : LE SCANNER
Un monstre des Eighties, invité vedette de la semaine sur CosmoFiction ! Un monstre parmi le florilège infernal des créatures issues des films ou des séries télévisées fantastiques et de science-fiction des années 80 !
Évidemment ce n’est pas le scanner qui est relié à votre ordinateur, ni celui qui sert à votre médecin pour vous offrir une échographie la plus exacte possible de votre futur bout de chou. Mais la fin du film et les similitudes science-fictionnelles avec l’actuelle culture geek a donné un regain d’intérêt au film de David Cronenberg, qui a d’ailleurs eu plusieurs suites, elles-même déclinées en spin-off avec les SCANNER COPS.
Notre Scanner est doué de facultés sensorielles au-delà de celles connues : il peut scanner votre esprit, votre pensée, votre corps jusqu’à sa moindre molécule, jusqu’à sonder les moindres imperfections permettant de court-circuiter votre système nerveux.
Évidemment, vu comme ça le scénario semble simple, mais le film de Cronenberg date de 1981, et ceux qui l’ont vu en VHS à l’époque se souviennent forcément d’un pur OFNI, tout comme CHROMOSOME 3 (1979) et VIDEODROME (1983), deux autres purs produits de la « canuxploitation » aussi réalisés par David Cronenberg. Ou comment la chair devient un personnage plus important que l’humain lui-même. La « canuxploitation » nous a aussi pondu en 1983 un étrange SPASMES réalisé par William Fruet et qui possède quelques similitudes avec le SCANNERS de Cronenberg.
À la base, les Scanners sont des erreurs de la nature, matérialisées par l’Ephemerol, un médicament qui avait pour but d’apaiser les contractions dues aux grossesses des mères américaines des années 1950. Le médicament a transformé les fœtus en des êtres capables de télépathie et de télékinésie. Les Scanners possèdent donc les facultés de certains médiums, mais sur la base du génétiquement modifié. Et ce type d’histoire ressemble à celles de quelques scénarios des années 80 écrits sur la base complotiste d’expériences faites sur des Américains lambda et qui sera la base du roman de Stephen King, Charlie (1980, Firestarter) ou du film de Tobe Hooper, COMBUSTION SPONTANÉE (1990), mais aussi de FURIE (1978) de Brian De Palma.
L’intrigue de SCANNERS : La société ConSec cherche à regrouper les Scanners, des médiums aux pouvoirs surnaturels. Elle recrute Cameron Val, un jeune médium, pour détecter tous les Scanners qui lui sont opposés. Cameron va découvrir les zones obscures de cette dangereuse mission…
Les Scanners sont donc des mutants, mais là où le E.S.P./SPY, ou Psychic Power Group, du film de Jun Fukuda, ESUPAI (1974), opte pour faire évoluer de super-espions et super-guerriers psychiques contre le Mal. Et là où MARVEL et STAR WARS ont développé des variantes humainement positives et négatives des pouvoirs psychiques, le film de Cronenberg est purement et simplement destructeur. Autrement dit, la guerre a commencé et il ne peut en rester qu’un. Ou aucun. Et il n’y a pas vraiment de héros dans SCANNERS, mais seulement des anti-héros dont le degré de sympathie permet au spectateur de figer son choix d’identification.
Le Scanner Cameron Vale, est interprété par Stephen Lack. C’est un scanner en évolution, encadré scientifiquement, un peu comme un jeune padawan se préparant à affronter plusieurs niveaux et plusieurs Scanners jusqu’au pire de tous : l’autodidacte Darryl Revok. Évidemment, il y a aussi une référence évidente aux rites initiatiques urbains concernant la consommation d’hallucinogènes comme le LSD ou le MDMA, mais dans sa version la plus nihiliste et horrifique.
Revok, c’est l’incroyable Michael Ironside et avant les sorties de TOTAL RECALL (1990) et de HIGHLANDER 2 (1991), pour beaucoup de cinéphiles, Ironside était pratiquement l’homme d’un seul rôle. Et quel rôle ! Celui du Scanner qui a traversé seul son initiation psychique, jusqu’à la folie et la mégalomanie.
Cameron Vale croise aussi la route de Benjamin Pierce, joué par l’excellent Robert A. Silverman (acteur canadien jouant essentiellement chez Cronenberg), un autre autodidacte qui en est resté au stade schizophrénique, et évoluant dans un décor proche de celui de LA BÊTE AVEUGLE (1969) de Yasuzō Masumura. Jusqu’à Kim Obrist (Jennifer O’Neill : UN ÉTÉ 42, L’EMMURÉE VIVANTE).
Vale et Revok ont été engendrés scientifiquement par le Dr Paul Ruth (le génial Patrick MacGoohan), sorte de de Victor Frankenstein ou de figure paternelle hissée au sommet d’un organigramme que Revok déteste et cherche à anéantir.
Pour conclure, je vous laisse voir ou revoir le combat fratricide entre Vale et Revok. Malgré son petit côté « série B fauchée », SCANNERS est un grand film et cette scène vous rappellera sûrement des passages cultes de POLTERGEIST (1982) et le visage arraché devant le miroir, ou de CHARLIE (1984).
- Trapard - (CosmoFiction – morbius501@gmail.com)
Autres Monstres de la Semaine :
Beholder chinois / Créature de Fyrine IV / Sinok / Asticot-géant-violeur de Morganthus / Martien glouton / Ver des sables d’Arrakis / Vermithrax Pejorative / Gremlins / Molasar / Darkness / La Chose / La Mouche / Audrey II / Pinhead / Visiteurs / Cœlacanthe mutant / Dévoreur de Pluton / Yautja galactique / Hobgoblin ratatiné / Katahdin, le grizzli mutant / Extraterrestre incubateur cannibale / Guzoo, le parasite sanglant de la nuit des temps / L’alien envahisseur aux mille cocons / La nouvelle femme guêpe / L’homme-homard venu de Mars / Rawhead Rex ou le monstre à la gueule figée / Mangeur de pierre d’une histoire sans fin / La créature qui voulait se faire aussi belle que l’Alien / Critters
COSMOFICTION EST SUR FACEBOOK !
Cliquez ici pour rejoindre LE GROUPE D’ALTAÏR IV sur Facebook !
Cliquez ici pour vous rendre sur la playlist YouTube de CosmoFiction !
Cliquez ici pour visiter le tableau CosmoFiction sur Pinterest !
INDEX DE COSMOFICTION / GUIDE COSMOFICTION
Pour contacter le blog : morbius501@gmail.com