PASSÉ(S) RECOMPOSÉ(S) – MAD MAX : THE ROAD WARRIOR Vs MAD MAX : BEYOND THUNDERDOME
« De chaque enfant naît l’humanité ». Adage d’autant plus vrai quand il s’inscrit dans une histoire post-apocalyptique. Notre descendance porte alors la responsabilité d’imaginer une société nouvelle en tirant, si possible, les leçons des erreurs commises par ses aînés. Une tâche qui peut toutefois se révéler ardue si l’on n’a rien connu du monde passé.
Dans Mad Max (1979), George Miller se contentait de suggérer la société déliquescente qui servait de cadre à son intrigue. Deux ans plus tard, il inscrit The Road Warrior dans un genre post-apocalyptique mâtiné de western, qu’il va contribuer à définir. De fait, les attributs de cette relecture chrome et bitume de L’Homme des vallées perdues (1953) deviendront la marque de fabrique de la saga jusqu’au flamboyant Fury Road (2015) et seront recyclés sans vergogne dans des centaines de nanards italiens. Afin de nous révéler la bifurcation dystopique prise par son univers, Miller décide de donner la parole à la nouvelle génération : d’une part, le futur chef de la « Grande Tribu du Nord », d’autre part, l’aînée d’une tribu d’enfants qui attendent le retour de leur sauveur. Le réalisateur rappelle ainsi qu’au cinéma, tout est histoire(s) de points de vue.
MAD MAX : THE ROAD WARRIOR : Actualités filmées et maelstrom visuel
Quelque part sur Terre dans un futur proche, Max (Mel Gibson) erre sur les routes depuis qu’il a vengé le massacre de sa famille. L’ancien policier va apporter son aide à une communauté assiégée dans une raffinerie. Ce faisant, il marquera l’existence d’un enfant sauvage plutôt débrouillard (Emil Minty). C’est à ce personnage qu’incombe d’expliquer la chute de notre monde et de rappeler l’histoire du « Guerrier de la Route ». Problème pour le scénariste Miller, comment mettre en scène ce qu’il a écrit, alors qu’il dispose d’un budget certes confortable, pour une production australienne, mais deux fois moindre que celui d’E.T., sorti la même année ? Il faut donc réviser sa copie et se tourner vers l’usage de stock-shots moins onéreux. Pour autant, Miller ne va pas se contenter d’aligner les images d’archives comme le tout-venant des réalisateurs de séries B.
La séquence s’ouvre sur une plongée dans la mémoire vacillante d’un homme parvenu au terme de sa vie. Tandis que la voix-off convoque les souvenirs d’un temps « où régnait le chaos », la caméra entame un rapide travelling avant et vient focaliser pensée du Narrateur et regard du spectateur sur le visage fatigué de Max, filmé en gros-plan et contre-plongée tel un héros de western perdu sous un ciel crépusculaire. Par le biais d’un fondu enchaîné, la couleur cède la place au noir et blanc, la fiction aux actualités cinématographiques d’une « autre époque ». Le Narrateur évoque alors, avec ses mots, la crise du « carburant noir », les anciennes « cités de tubes et d’acier », la guerre entre de « puissantes tribus »… Pour illustrer ses propos, Miller combine un maelström d’images d’archives piochées dans divers conflits du 20e siècle. Par l’usage de la surimpression, le réalisateur dynamise son matériau d’origine tout en amenant la réalité des images documentaires dans le domaine du rêve, du souvenir, de l’hallucination. De fait, ce n’est pas tant sa vision d’un passé dystopique qu’il nous livre, que celle fantasmée par son personnage, né après la Chute. Un passé légendaire, au sens propre, qui finit par intégrer, dans une même geste, les grandes étapes du drame personnel de Max. Au terme de la séquence, le flux d’images a enfin permis d’animer la figure intemporelle du Guerrier de la route, figée jusque là dans les brumes du souvenir. Laissant derrière lui les tombes de ses proches, l’homme Max peut à présent retourner au monde et poursuivre son histoire, dans laquelle va s’écrire également celle du Narrateur.
MAD MAX : AU-DELA DU DÔME DU TONNERRE : Cinéma tribal et récit des origines
Le monde n’est plus désormais qu’un désert en partie irradié. Ayant rompu le contrat de dupe qui le liait à Entité (Tina Turner), dirigeante sournoise de la « fosse à merde » Bartertown, Max est condamné à un exile mortel. Pris dans une tempête de sable, il finit par s’effondrer, inconscient. Après un réveil mouvementé, le héros réalise que, durant son sommeil, il a été conduit auprès d’une communauté d’enfants, perdus dans une relecture post-apocalyptique de Peter Pan. D’où viennent-ils ? Comment ont-ils atterri dans ce qui ressemble à une oasis ? A quoi peut bien tenir l’incroyable fascination que Max exerce sur eux ? Et pourquoi s’obstinent-ils à l’appeler « Walker » ? Une séquence explicative s’impose pour assouvir la curiosité du spectateur et celle du héros déboussolé. Celle-ci va prendre la forme d’une représentation rituelle, mise à scène par Savannah (Helen Buday), aînée de la tribu et gardienne de sa mémoire.
Le format académique volontairement désuet des actualités cinématographiques cède la place à un modeste bâton de paroles. A l’une de ses extrémités, un cadre en bois a été fixé, dont la forme évoque celle d’un écran de télévision ou de cinéma. Tandis que Savannah brandit le bâton, le cadre de l’image vient se confondre avec le rectangle de bois. En le déplaçant devant la paroi de la grotte, la jeune femme « cadre » les différents tableaux d’une fresque murale au style naïf, voire enfantin. Ainsi, c’est elle qui met en scène l’histoire de sa tribu, telle que ses parents ont pu la consigner et telle que le bouche-à-oreille l’a manifestement recomposée et reformulée avec le temps. Un dialogue s’instaure rapidement entre la Conteuse et son auditoire, que souligne une succession de champs/contre-champs. Le récit des origines, selon lequel les enfants seraient les descendants des survivants d’un crash aérien, disparus avec leur chef, le mythique Capitaine Walker, se fait rite religieux : les jeunes fidèles marmonnent certaines phrases-clés du discours de Savannah, accompagnées de bruitages ou de gestes codifiés de longue date. Afin d’illustrer le discours de Savannah, Slake (Tom Jennings) présente cérémonieusement à Max un antique View Master dont on comprend que les diapositives défraîchies n’ont d’autres rapports avec la réalité, et la prophétie annoncée du retour du Capitaine Walker, que ceux que la tribu veut bien leur prêter. Malgré lui, Max a une fois encore donné corps aux légendes des enfants du Monde de demain, comme l’atteste ce travelling sur son portrait christique, intégré à la fresque, prêt à emporter sur ses bras déployés tous les membres de la tribu. L’envol, cependant, n’est pas pour tout de suite. Il nécessitera encore un retour laborieux vers Bartertown et au-delà du Dôme du Tonnerre.
- Le Hangar Cosmique - (CosmoFiction – morbius501@gmail.com)
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SPECIAL GUEST : MAX ROCKATANSKY
Dans un futur proche, Max Rockatansky, policier appartenant à la Main Force Patrol, assure la sécurité sur les routes sauvages d’une Australie où les gangs de motards et fous du volants en série terrorisent les braves citoyens (MAD MAX, 1979). À bord de son Interceptor, il fonce sur les malfrats dans des courses poursuites infernales afin d’arrêter les bandits de la route. Son collègue et ami, Jim Goose, est un jour brûlé vif par le gang des Aigles de la Route. Écœuré, Max démissionne et part avec sa femme Jessie et son fils Sprog, encore bébé, en vacances.
Mais le gang retrouve quelque temps plus tard Jessie et Sprog alors que Max s’est absenté un instant. Ils sont tués par les Aigles de la Route.
Désormais, Max Rockatansky n’a plus qu’une obsession en tête : venger la mort de sa femme et son fils. Froid et implacable, il va rechercher inlassablement les membres du gang qu’il va tuer un par un jusqu’au dernier. Max Rockatansky a laissé place à Max le Cinglé, le Mad Max qui finira par errer, solitaire, dans le désert australien…
Quelques années plus tard, après une guerre nucléaire, Max, accompagné d’un chien et à la recherche de carburant, se rend dans une communauté vivant dans une usine pétrolifère. Il lui vient en aide alors qu’elle se fait assiéger par un gang (MAD MAX 2 : LE DEFI, 1981).
Encore plus loin dans le temps, Max, à la poursuite d’un voleur, débarque dans la Ville du Troc (Bartertown) où règne Entité, une redoutable femme (MAD MAX : AU-DELÀ DU DÔME DU TONNERRE, 1985). Elle lui confie la mission de tuer Master et Blaster, les maîtres du monde sous-terrain. Ayant refusé de sacrifier Blaster, il est abandonné en plein désert et découvre bientôt une tribu d’enfants orphelins. Ceux-ci le soignent et le prennent pour une sorte de messie, le capitaine Walker, qui doit les aider à revenir dans le monde civilisé. C’est lui qui, grâce à cette communauté d’enfants, réapprend à vivre…
Tour à tour époux attentionné, redoutable vengeur presque déshumanisé puis sorte de messie, Max Rockatansky sera incarné par l’excellent Mel Gibson dans les trois films de l’Australien George Miller.
- Morbius – (CosmoFiction)
BERTRAND CADART, UN FRENCHIE CHEZ MAD MAX
Cette interview de Bertrand Cadart a été réalisée vers juin-juillet 2011 en plein Festival du cinéma de La Foa. Bertrand Cadart a fait quelques études pour être comédien et animateur radio avant de partir à l’aventures en Australie dans les années 70. C’est en tant que ferrailleur avant d’être aujourd’hui maire en Tasmanie (Australie) que Monsieur Cadart a participé au tournage du premier « Mad Max » de George Miller aux côtés de Mel Gibson et de la clique de motards futuristes.
Une interview bourrée d’anecdotes de tournage sur la confection des véhicules, sur la manière de travailler de George Miller à cette époque et sur beaucoup d’autres sujets autour du film. - Trapard – (CosmoFiction)
(Interview réalisée par Trapard)
MAD MAX 1985 : « WE DON’T NEED ANOTHER HERO »… VRAIMENT ?
Comme annoncé précédemment, CosmoFiction profite de la sortie prochaine de MAD MAX FURY ROAD pour revenir sur la trilogie « Mad Maxienne » de George Miller et lui rendre hommage, à sa façon. Articles de presse, critiques, points de vue, photos, bandes-annonces, extraits vidéo, reportages, making of, petites anecdotes et souvenirs seront de la partie. Pour les analyses profondes et les grandes réflexions philosophiques sur le contenu des films, rendez-vous ailleurs avec un bon café bien corsé.
MAD MAX 1985 : « WE DON’T NEED ANOTHER HERO »… VRAIMENT ?
To be or not to be…
L’aventure de Max, le guerrier de la route, se termine en 1985 avec ce MAD MAX : AU-DELÀ DU DÔME DU TONNERRE (Mad Max : Beyond Thunderdome). « Se termine », car pour certains seul Mel Gibson incarne Max Rockatansky et l’incarnera à jamais. Pour d’autres, l’arrivée de Tom Hardy dans le rôle de Max-le fou, en cette année 2015, représente un nouveau départ, du sang neuf pour un reboot bienvenu malgré tout le respect dû à son illustre prédécesseur. En tout cas, en 1985 nous étions loin de nous douter que Max reviendrait, 30 ans plus tard, dans ce qui s’annonce, peut-être, comme une formidable reprise de la franchise. Patience, la réponse est pour bientôt…
Un drôle de Max…
Avec ce MAD MAX 3, George Miller (co-réalisateur et co-producteur en compagnie de George Ogilvie) a voulu mettre les petits plats dans les grands. Désormais tout auréolé des succès de ses deux précédents films et de leur renommée internationale, il bénéficie d’un budget de 12 millions de dollars et de la participation de la chanteuse Tina Turner dans le rôle d’Entité. En outre, la B.O. est confié au talentueux compositeur français, Maurice Jarre. Mais est-ce ce déploiement de moyens considérables qui affaiblit la force de ce MAD MAX 3 ou est-ce plutôt son histoire ? Et cette volonté évidente de plaire au plus grand nombre en y intégrant un casting d’enfants et d’adolescents et, par conséquent, de réduire à l’état de souvenir la violence des précédents chapitres, n’est-elle pas un gros risque ? Il faut bien l’avouer, Max fait parfois figure de nounou au milieu de tous ces petits mioches en perdition…
Pour beaucoup, MAD MAX 3 demeure le volet le plus décevant et le moins authentique de la franchise. Très éloigné des deux précédents films, AU-DELÀ DU DÔME DU TONNERRE a beau être un beau spectacle aux images souvent superbes, à la mise en scène toujours impeccable, il semble trop artificiel, trop étudié, bref, on a gratté la crasse pour seul laisser briller le chrome. Et dans tout ça, Max y perd forcément un peu de son âme, pour ne pas dire beaucoup…
Histoire et bande-annonce…
L’histoire : « Max, de retour, s’est fait dépouiller de son maigre bien. Suivant le voleur, il arrive à la Ville du Troc, où règne Entity. Celle-ci l’engage pour qu’il la débarrasse de Master et Blaster, rois du Monde souterrain. N’ayant voulu tuer Blaster, Max est abandonné en plein désert, d’où il ressurgit à la tête d’une troupe d’enfants pour faire exploser la Ville du Troc. » (allocine.fr)
Paroles de George Miller, Mel Gibson et Tina Turner…
Quand on lui demande s’il est fier de ce qu’il a accompli, George Miller répond : « Voyons… Il y a deux sortes de fierté : on peut être fier sur le plan personnel, de sa création personnelle, ce qui est très rare. Et puis on peut être fier de ce que les gens du dehors peuvent voir. Ce qui ne veut pas dire grand chose, mais il y a des moments de fierté… Je crois que les choses qui me procurent le plus de fierté, ce sont ces moments si rares où l’on a l’impression de maîtriser son outil, où on prend tout à coup conscience que quelque chose a particulièrement bien marché. Je ne parle pas de la réussite, du succès d’un film : rien que de petits moments de ce film. »
Et Mel Gibson, comment se prépare-t-il à incarner Max ? : « De façon tout à fait classique : en lisant, en en parlant et en prenant des idées auprès des autres. Il arrive que je n’aie pas d’idée arrêtée jusqu’au moment de tourner. Et même alors, je ne suis pas toujours fixé. Ça me vient parfois par accident. Mais quand on a de bonnes bases, quand on connaît les grandes lignes du monde dans lequel le personnage est censé évoluer, quand on a compris comment on réagirait si on était placé dans tel ou tel environnement, on a fait la moitié du chemin. »
Tina Turner raconte comment elle s’est préparée au rôle d’Entité : « D’abord, j’ai cherché un point de référence auquel me raccrocher et ça a été son mode de vie. Il est très comparable au mien, à la façon dont je vis chez moi, dans une maison ouverte, pleine de plantes vertes, au calme. Et sa vie est un perpétuel combat… Elle s’est battue pour s’en sortir, pour construire son environnement. Comme moi, dans une certaine mesure, depuis ces huit dernières années. Je suis partie de rien. Et juste avant de commencer à avoir du succès, si on regarde en arrière, j’ai réussi à acheter une maison et à me payer une voiture. C’est moi qui me suis faite, avant même d’avoir le succès qu’on connaît. Je n’ai donc aucun mal à imaginer ce que la vie avait pu être pour cette femme. Le plus difficile a consisté à rester très sobre. En dehors de ça, je ne m’y suis pas préparée, à proprement parler. Dès que j’avais mon costume, ma perruque et mon maquillage, je devenais en quelque sorte cette reine. Il y a vraiment quelque chose de très fort dans le fait de revêtir un costume : on a aussitôt une attitude toute différente. On n’est plus soi-même. Instantanément, tout le monde autour de moi commençait à me respecter ! Ça devenait la réalité, en quelque sorte, et ça m’a certainement aidé à incarner le personnage. »
Extraits des interviews publiées dans le n°60 de L’Écran Fantastique de septembre 1985.
Le clip « We don’t need another hero »…
Tina Turner, d’abord chanteuse avant de s’improviser actrice pour MAD MAX 3, offrira au film une chanson magnifique qui devient alors un grand succès. « Le titre We Don’t Need Another Hero devient rapidement un tube en se classant 2e aux États-Unis et 3e au Royaume-Uni. Il est nommé au Golden Globe de la meilleure chanson originale et vaut à la chanteuse une nomination au Grammy Award de la meilleure chanteuse pop en 1986. » (Wikipédia)
Et qu’est-ce qu’ils en pensent, eux ?…
Guy Delcourt dans L’Année du Film Fantastique 85-86 (éd. Bédérama) : « Il y avait déjà un enfant sauvage dans MAD MAX 2. Un vrai, émouvant parce qu’endurci, qui résumait à lui seul l’avènement d’une nouvelle humanité guerrière. Mais MAD MAX 2 était un film extrémiste, sans rémission, tandis que MAD MAX 3 n’est que compromis et atermoiements : juxtaposition de deux intrigues hétérogènes, bicéphalité stupide de la réalisation (résultant en mièvrerie, molesse et bavardages), affadissement d’une violence filmée comme à regret. La fin n’arrange rien. Ce qui aurait dû être une œuvre classique à trois volets se transforme en une simple série à la James Bond. Max, indemne (il n’est même plus blessé, cette fois !), redevient guerrier solitaire tandis que les rescapés fondent leur propre civilisation. Comme dans MAD MAX 2, et MAD MAX 4, 5 et 6. Nous l’aurions préféré mort plutôt que réduit à cela. »
Jean-Pierre Andrevon dans 100 Ans et Plus de Cinéma Fantastique et de Science-Fiction (éd. Rouge Profond) : « Ce troisième volet est le seul à ménager une fin relativement optimiste. Cependant, il déçoit par rapport aux précédents. D’abord parce qu’il est composé de deux segments de récits qui paraissent étrangers, l’un à l’autre, mais surtout parce que, côté ultraviolence, il se montre singulièrement aseptisé. La faute au dédoublement de la réalisation, Miller ayant préféré se centrer sur les personnages, laissant à son compatriote George Ogilvie, essentiellement homme de télé, le soin de diriger en seconde équipe les scènes d’action. »
Lorris Murail dans Guide Totem : La Science-Fiction (éd. Larousse) : « Le troisième épisode rompt de façon très nette avec les deux films précédents. Les fans de la série attendent avec consternation près d’une heure vingt avant d’entendre tourner le premier moteur. Signes ultimes de décadence, Max a les cheveux longs, et l’énergie, dans la cité retranchée de Bartertown, provient du lisier fourni par les porcs. La construction est moins linéaire, le public visé plus vaste. »
On poursuit demain avec des interviews vidéo signées Trapard. Oui, oui ! En attendant, allez jeter un coup d’œil sur les premières critiques américaines de MAD MAX FURY ROAD : elles sont plutôt élogieuses. Jugez par vous-même ici…
- Morbius – (CosmoFiction)
MAD MAX 1981 : LE DÉFI DE FAIRE MIEUX QUE LE PREMIER
Comme annoncé précédemment, CosmoFiction profite de la sortie prochaine de MAD MAX FURY ROAD pour revenir sur la trilogie « Mad Maxienne » de George Miller et lui rendre hommage, à sa façon. Articles de presse, critiques, points de vue, photos, bandes-annonces, extraits vidéo, reportages, making of, petites anecdotes et souvenirs seront de la partie. Pour les analyses profondes et les grandes réflexions philosophiques sur le contenu des films, rendez-vous ailleurs avec un bon café bien corsé.
MAD MAX 1981 : LE DÉFI DE FAIRE MIEUX QUE LE PREMIER
Un Max plus mad que jamais…
Bon, hé, pas facile pour moi de tenir la route (c’est le cas de le dire) en pleine semaine en rentrant du boulot. Mais bon, on s’est promis quelques jours « mad », alors on s’y tient sur CosmoFiction !
Cette fois, nous voilà bel et bien dans un monde post-apocalyptique. La Troisième Guerre mondiale qui devait avoir lieu s’est produite. Les images du début du film nous le prouvent. Et Max est devenu un solitaire qui erre, sans âme, ou si peu, après la mort de sa femme. Il est encore plus dangereux et redoutable que dans le premier film, et surtout plus « mad » que Max… L’intrigue :
« Dans un futur non défini, les réserves de pétrole sont épuisées et la violence règne sur le monde. Max, un ancien de la sécurité routière, se porte aux secours d’une communauté de fuyards aux prises avec des pirates de la route. La bataille se concentre autour d’une citerne de raffinerie. » (allocine.fr)
Pour nombre de fans et de critiques, MAD MAX 2 : LE DÉFI (Mad Max 2 : The Road Warrior) est considéré comme supérieur au premier film. Lisez ci-dessous la critique parue dans un numéro du magazine Première de l’époque et vous comprendrez le pourquoi de l’engouement.
Bande-annonce, extrait et mini making of…
Notes et anecdotes…
- Le budget de MAD MAX 2 s’élève à 4 millions de dollars australiens (soit 2 millions de dollars américains).
- Le film est sorti le 24 décembre 1981 en Australie et le 11 août 1982 en France.
- C’est MAD MAX 2 qui a convaincu Spielberg de contacter George Miller pour la réalisation d’un segment du film LA QUATRIÈME DIMENSION.
- La poursuite finale reste aujourd’hui considérée comme l’une des plus grandes poursuites automobile de l’histoire du cinéma.
- Le film a reçu de nombreuses récompenses dans diverses catégories des Australian Film Institute Awards, Saturn Awards et Prix Hugo.
Source : Wikipédia.
Et qu’est-ce qu’ils en pensent, eux ?…
Jean-Pierre Andrevon dans 100 Ans et Plus de Cinéma Fantastique et de Science-Fiction (éd. Rouge Profond) :
« Absent du premier épisode, le grand spectacle est ici au rendez-vous, bénéficiant d’un visuel saisissant adoptant les stéréotypes du western : chevauchées (certes mécaniques), attaque d’un fort, pluie de flèches, duels à mort, poursuites – un camion citerne fait office de diligence. Mais la précise mise en scène de George Miller est toujours au rendez-vous, remarquable dans ces constantes plongées sur une plaine infinie où les véhicules fous tracent des signes cabalistiques avec leurs sillages de poussière. »
Lorris Murail dans Guide Totem : La Science-Fiction (éd. Larousse) :
« On reconnaît le thème des bons cow-boys et des méchants Indiens. La suite n’est que plaies et bosses. Fidèle à l’esprit du premier film, George Miller se tient à l’écart de toute sentimentalité. »
Allez, rendez-vous demain pour MAD MAX 3 : AU-DELÀ DU DÔME DU TONNERRE…
- Morbius – (CosmoFiction)
MAD MAX 1979 : NAISSANCE DU « ROAD WARRIOR »
En 1979, après le raz-de-marée STAR WARS, la SF a le vent en poupe. Les studios hollywoodiens s’affrontent à grand renfort de space opéras : STAR TREK, LE TROU NOIR, MOONRAKER, ALIEN et tant d’autres sortent sur les écrans. George Miller, lui, crée son propre genre : le Road Warrior. MAD MAX premier du nom marque d’une pierre blanche l’histoire de la science-fiction cinématographique. Retour sur un film qui dû attendre trois ans avant d’être enfin distribué en France en 1982, flanqué d’une interdiction aux moins de 18 ans…
Avertissement…
Comme annoncé précédemment, CosmoFiction profite de la sortie prochaine de MAD MAX FURY ROAD pour revenir sur la trilogie « Mad Maxienne » de George Miller et lui rendre hommage, à sa façon. Articles de presse, critiques, points de vue, photos, bandes-annonces, extraits vidéo, reportages, making of, petites anecdotes et souvenirs seront de la partie. Pour les analyses profondes et les grandes réflexions philosophiques sur le contenu des films, rendez-vous ailleurs avec un bon café bien corsé.
Souvenirs lointains d’un film jugé coupable…
Quand sort MAD MAX le 13 janvier 1982 en France, j’ai 16 ans.
À environ 17 000 kilomètres de la Métropole, sur ma petite île du Pacifique Sud, la Nouvelle-Calédonie, j’entends parler pour la première fois de MAD MAX dans une émission radiophonique consacrée, il me semble, au festival d’Avoriaz (où il obtiendra d’ailleurs le prix spécial du jury) en compagnie d’un autre film, MASSACRE À LA TRONÇONNEUSE. Ce dernier, interdit de diffusion en salles sur le territoire français, sortira finalement durant l’année 1982 comme MAD MAX et, toujours comme lui, sera également interdit aux moins de 18 ans.
Tous deux sont jugés coupables d’une violence inouïe…
J’entends à la radio des extraits sonores de l’un et de l’autre. On nous décrit les scènes. Pour MAD MAX, il s’agit de bruyantes poursuites en voitures mêlées d’explosions et, pour MASSACRE…, on entend simplement la tronçonneuse en action et quelques cris… Mon cerveau a vite fait d’imaginer des images horribles où se mêlent le sang et les tripes, la violence à l’état pure, pire : la sauvagerie !
Quand, quelques années plus tard, je découvre enfin ces deux films en VHS, non sans une certaine appréhension après tout ce que j’en ai entendu dire, je suis surpris : point de scènes gores, encore moins de tripes ou de sang éclaboussant l’œil de la caméra, seulement une ambiance parfois intense, des scènes forcément violentes mais jamais grand-guignolesques, une brutalité qui sert l’action sans jamais se faire gratuite. L’imagination contribue donc aux effets spéciaux…
« George Miller eut beaucoup de problèmes avec son film, jugé trop violent et influent pour les jeunes. Voulant éviter le classement X, la censure accepta de projeter le film en échange de quelques coupes, mais Miller décréta que, mis à part des plans explicites de quelques secondes, ce n’est pas le film qui est violent mais le climat général, la brutalité ambiante. » (Wikipédia)
Histoire et bandes-annonces…
Mais quel est donc ce MAD MAX décrit comme si violent ? L’intrigue :
« Sur les autoroutes désertées d’une Australie méconnaissable, une guerre sans merci oppose motards hors-la-loi et policiers Interceptor, qui tentent de triompher de la vermine au volant de voitures aux moteurs surgonflés. Dans ce monde en pleine décadence, les bons, les méchants, le manichéisme disparaissent… » (allocine.fr)
On est dans un futur proche, à deux doigts d’une guerre nucléaire. Le film ne s’inscrit pas encore dans le genre post-apocalyptique, ou alors, s’il le fait, c’est plutôt en raison d’une société décadente, en plein chaos, en pleins bouleversements apocalyptiques… Bandes-annonces :
Anecdotes…
C’est une émission radio qui a inspiré MAD MAX à George Miller. Un journaliste suivait une patrouille de police pendant ses rondes nocturnes et interviewait des victimes d’accidents de voitures.
- MAD MAX fut tourné à Victoria, État du sud-est de l’Australie (capitale : Melbourne) pour la modique somme de 350 000 dollars.
- Le film rapporta au total 100 millions de dollars après son exploitation dans le monde.
- MAD MAX entra au Guiness Book en 1998 en tant que film le plus rentable de l’histoire du cinéma au regard de son budget initial.
- En raison du faible budget, seuls Gibson et Bisley ont obtenu des vestes et des pantalons en cuir véritable, alors que les autres acteurs qui incarnaient les policiers portaient des tenues en revêtement en cuir synthétique.
- La voiture de police de Max, l’Interceptor jaune, était une Ford Falcon XB sedan australienne de 1974 (ancienne voiture de police) avec un moteur modifié, un Cleveland 5,8 litres (soit 351 cubic inch de cylindrée).
- MAD MAX a obtenu le Prix Spécial du Jury à Avoriaz et le Grand Prix du Festival du Film Fantastique et de Science-Fiction de Paris en 1981.
- Classé X « Violence », MAD MAX est relégué, dans un premier temps, au circuit des cinémas pornos.
- La version intégrale du film ne sera disponible que le 19 janvier 1983, suite à un changement politique et au triomphe de MAD MAX 2.
Sources : 100 Ans et Plus de Cinéma Fantastique et de Science-Fiction (éd. Rouge Profond), L’Encyclopédie de la Science-Fiction (éd. Jacques Grancher), Wikipédia.
Paroles et citations…
George Miller : « L’action violente de MAD MAX n’avait pas de sens dans un contexte contemporain, paraissait trop exagérée. Nous avons décidé de la situer dans un monde dégénéré. C’était aussi moins cher à réaliser que dans un futur lointain. »
Alain Garsault : « [Miller] orchestre autour de la moto et de la voiture un montage de plans où sont rassemblés tous les angles destinés à accentuer l’autonomie des parties de l’engin et leur caractère menaçant. L’espace du scope écrase les verticales et agrandit l’horizontalité de la route qui en vient à constituer un lien hypnotique. »
Et qu’est-ce qu’ils en pensent, eux ?…
Jean-Pierre Andrevon dans 100 Ans et Plus de Cinéma Fantastique et de Science-Fiction (éd. Rouge Profond), extraits :
« MAD MAX, amené à révolutionner le cinéma d’action, doit une bonne part de son succès à un jeune homme de vingt-trois ans nommé Mel Gibson, qui suivait les cours d’une école de théâtre à Sydney, et dont la présence au générique tient au seul fait qu’il soit venu accompagner un copain au casting. Sa belle gueule a fait le reste. [...] Si la violence du film est indéniable, le travail de Miller est essentiellement graphique. [...] MAD MAX, plus qu’une anticipation réelle, exploite la plongée aux enfers d’un homme qui a tout perdu, y compris ses repères. »
Jean-Pierre Piton et Alain Schlockoff dans L’Encyclopédie de la Science-Fiction (éd. Jacques Grancher) :
« À partir d’un scénario très linéaire, MAD MAX est avant tout un formidable film d’action émaillé d’une suite quasi ininterrompue de morceaux de bravoure qui permettent au réalisateur de déployer toute sa virtuosité dans le maniement du langage cinématographique. »
Lorris Murail dans Guide Totem : La Science-Fiction (éd. Larousse) :
« L’affrontement motorisé de Max le flic et d’une bande de voyous sur les routes désertes d’Australie n’empreinte guère à la science-fiction. Derrière la succession de scènes violentes et haletantes qui mène vers un épilogue cruel, on devine simplement une société menacée de décadence. »
- Morbius – (CosmoFiction)
MAD MAX : DES AFFICHES
Une petite sélection d’affiches des différents MAD MAX des années 80. On pourra d’ailleurs noter que MAD MAX FURY ROAD renoue complètement avec le style d’affiche d’autrefois, notamment celui des 80′s, avec quelques récentes versions absolument superbes (voir ici et là). On est loin des montages Photoshop outrageusement utilisés aujourd’hui pour des affiches de films plus hideuses les unes que les autres. – Morbius – (CosmoFiction)
MAX IS BACK !
C’est donc le 13 mai que sort enfin le MAD MAX FURY ROAD de l’Australien George Miller, oui, la semaine prochaine ! Et si on en profitait sur CosmoFiction pour fêter l’événement jusqu’au jour de sa sortie ? J’entends déjà les pneus crisser et les moteurs hurler à fond la caisse !
Avec les MAD MAX, dans les 80′s, George Miller crée carrément un nouveau genre, non pas le post-apocalyptique mais le « Road Warrior », où des bagnoles en furie affrontent des camions et autres motos sur les routes désertes du monde du jour d’après la Bombe, où des guerriers de la route combattent sans merci d’autres guerriers sans foi ni loi pour leur voler leurs réserves d’essence et s’accaparer le peu qu’il leur reste, où la violence et le chaos règnent en maîtres dans une société où la justice et le faible n’ont plus leur place…
En 1979, le premier MAD MAX est une véritable révolution semblable à une explosion dans le monde de la SF ! On n’avait jamais vu ça ! Le film est salué par la critique et obtient vite le statut de film culte. Avec seulement 400 000 dollars australiens, George Miller est parvenu à hisser son film au rang de succès international (près de 100 millions de dollars dans le monde). Ce qui entraînera forcément des suites : MAD MAX 2 : LE DÉFI (1981) et MAD MAX : AU-DELÀ DU DÔME DU TONNERRE (1985). Ce qui entraînera forcément de pâles imitations américaines et italiennes, dont notamment de nombreux films bien fauchés et nanardesques que Trapard s’est fait un plaisir de vous présenter dans son dossier sur les films post-apocalyptiques des 80′s.
Après bien de vaines tentatives (MAD MAX 4 ne s’est jamais fait à cause du refus de Mel Gibson), George Miller semble avoir réussi l’exploit de « rebooter » la franchise avec ce tout nouveau MAD MAX FURY ROAD qui s’annonce des plus prometteurs (la bande-annonce est à elle seule un véritable spectacle !). Tom Hardy, le nouveau Max, parviendra-t-il à faire aussi bien que son prédécesseur ? On entend déjà les puristes et autres détenteurs auto-proclamés de la Vérité crier au scandale. Laissons-les aboyer, la caravane passe… Oui, cette caravane furieuse et rugissante composée des centaines de voitures, camions et motos de MAD MAX FURY ROAD, elle passe dans un monstrueux nuage de poussière ocre !
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- Morbius – (CosmoFiction)
MUSIQUE : MAD MAX 3 – We don’t Need Another Hero
En 1985 sort MAD MAX : AU-DELÀ DU DÔME DU TONNERRE, dernier volet de la trilogie de George Miller. On retrouve bien sûr Mel Gibson dans le rôle de Max le fou. Mais, surprise, Tina Turner, célèbre chanteuse américaine, est également de la partie ! Non seulement elle joue le rôle d’Entité, une femme redoutable, mais en plus elle enregistre des chansons spécialement pour le film, dont le fameux We don’t Need Another Hero.
Si la B.O. de MAD MAX 3 est composée par le grand Maurice Jarre, elle ne se distingue pas vraiment par sa qualité, voire son originalité. À l’inverse, We don’t Need Another Hero de Tina Turner devient rapidement un tube en se classant 2e aux États-Unis et 3e au Royaume-Uni. Il est nommé au Golden Globe de la meilleure chanson originale et vaut à la chanteuse une nomination au Grammy Award de la meilleure chanson pop en 1986. (Wikipédia)
Dans ce clip d’époque, Tina Turner chante habillée dans le costume de son personnage du film, Entité.
- Morbius – (CosmoFiction)
Autres extraits dans la catégorie Musique :
Retour vers le Futur / The Goonies « R » Good Enough / E.T. / Les Mercenaires de l’Espace / Contamination / Flash Gordon / Dune /Leviathan : Main Titles – Underwater Camp / Le Guerrier de l’Espace – Main Title / Star Trek III : Bird of Prey Decloaks