DISPO YOUTUBE : GANDAHAR, LES ANNÉES LUMIÈRE (1988)
Un film fantastique ou de SF disponible en version française et en entier sur YouTube ? De surcroît un film rare ou difficile à dénicher ? L’alerte est donnée : CosmoFiction se fait un devoir de vous le signaler. Cet article s’autodétruira quand le film aura disparu de YouTube sachant que ses jours sont comptés…
Bon, je ne sais pas vraiment si ses jours sont comptés vu qu’il est dispo sur YouTube depuis plus d’un an, vous étiez d’ailleurs peut-être au courant, non ? En tout cas je suis bien content de vous le proposer car même s’il demeure largement un cran en-dessous de LES MAÎTRES DU TEMPS (1982) et s’il s’avère beaucoup plus adulte que ce dernier (ce qui n’est pas en soi un défaut, hein), GANDAHAR se présente tout de même comme un joli dessin animé long métrage réalisé par René Laloux sur les superbes dessins de Caza. Il est l’adaptation du roman Les Hommes-Machines contre Gandahar de l’auteur français de science-fiction Jean-Pierre Andrevon. L’histoire :
« Pour avoir oublié le monstre Métamorphe au fond d’un océan, les Gandahariens, habitants d’une heureuse planète, sont voués à la disparition. Heureusement, Métamorphe, effrayé par sa mort prochaine, devra les ressusciter afin de puiser en eux l’énergie nécessaire à son immortalité. »
Bon (re)visionnage !
- Morbius – (CosmoFiction – morbius501@gmail.com)
Cliquez sur l’image ci-dessous pour voir le film.
COSMOCRITIQUE : GANDAHAR (1988)
La catégorie Cosmocritique accueille les anciennes « critiques » publiées dans les numéros des années 80 de CosmoFiction Fanzine. L’équipe était alors très jeune. Notre passion se lisait à travers nos textes et notre engouement aveuglait parfois notre sens critique ! Mais peu importe, au moins nous vivions intensément nos rêves sans nous soucier du « qu’en-dira-t-on ».
C’est Frédéric qui se chargea de la critique de GANDAHAR (dessin animé de René Laloux) pour le numéro 4 de CosmoFiction Fanzine de novembre 1988. Il y tenait beaucoup car il s’agissait de l’adaptation cinématographique du roman de Jean-Pierre Andrevon Les Hommes-Machines contre Gandahar. Il faut savoir que Frédéric était un prof de français féru de littérature jusqu’à la moelle, et c’est peu dire, croyez-moi… Il s’occupa d’ailleurs durant des années de la section littéraire du Sci-Fi Club de Nouvelle-Calédonie, Les Feuillets d’Hypnos. C’est donc dans son style inimitable qu’il nous rédigea sa première et dernière critique de film. Ce fut aussi, je crois, la plus longue écrite pour CosmoFiction Fanzine car lorsque Frédéric était lancé personne ne pouvait l’arrêter…
L’histoire : « Pour avoir oublié le monstre Métamorphe au fond d’un océan, les Gandahariens, habitants d’une heureuse planète, sont voués à la disparition. Heureusement, Métamorphe, effrayé par sa mort prochaine, devra les ressusciter afin de puiser en eux l’énergie nécessaire à son immortalité. » (allocine.fr)
Par les foudres d’Hypsis ! Pincez-moi, je rêve ! L’anticinédingue primaire, le Don Quichotte des salles obscures dans la rubrique films ? Hé oui, ma bonne dame ! Que voulez-vous, tout arrive. Hors de question pourtant qu’en un tel lieu , je vienne, les mirettes éblouies, troquer le courroux de l’imprécateur pour le parer d’or. Renvoyez l’encenseur ô psalmistes à genoux ! Mais, à la réflexion, comment ne pas fondre face à ce petit chef-d’œuvre de la Fantaisie Héroïque française. « Ça existe ? »… Saperlotte ! Kia dissa ! Iouessegohom ! Yankees à qui volontiers j’arracherais le cœur pour au fond n’y trouver bien sûr, entre une pulpeuse Miss Calendar et le dentier chryséléphantin de Ronald Ricane, qu’un vieux larmier d’étoiles taillé dans la tunique d’Averell Dalton !
Notre dear editor adoré (que le grand Cric le croque !) m’ayant susurré : « Fôôô fer coouuuuurrrt ! », aïe, aïe, sir ! Je confie donc harassante tâche de rédiger ces lignes en moins de douze mille parsecs à mon Cispéo, entièrement rêve-hissé, acheté d’occase dans les souks de Syrte-La-Magnifique, garanti 100% « peace and mind-owe », sans limitation de tuiles au métrage…
Clic ! Bzzzz… Mô Dieu ! Mô Dieu ! Mô Dieu ! Pôvre de moi à qui échoit l’insigne horreur de commenter ce que ces Terriens nomment leur « septième art ». Pas même Tri-Di ou dodécaphone ! My goodness, tout cela est d’un tel primitiiif ! Pfff…
Gandahar, heureux éden, coule des jours tranquilles. Nulle machine. Des animaux génétiquement modifiés les remplacent. Mais un danger menace. De sombres bataillons de métal « moissonnent » en ordre parfait la campagne. Sylvin, l’envoyé de la reine Ambisextra, mène l’enquête. Grâce au Sorn, saurien très tendre, aux Mutants, honte secrète du royaume, au cerveau-archipel du Métamorphe, fruit d’une expérience oubliée, le servant triomphe, vérifiant, après moult péripéties, l’impossible prophétie : « Dans mille ans Gandahar fut détruite, il y a mille ans Gandahar renaîtra. »
La morale de l’affable ? Vivre c’est avant tout muter. En naissant les sociétés, à l’instar des êtres, commencent à mourir.Toute durée est illusoire. Rien ne sert de se pétrifier, de se raccrocher à tout prix à un conservatisme absurde, qu’il relève de l’utopie apparente ou de l’enfer patent. L’anarchie pastorale et l’apogée, ne vaut pas mieux que le Métamorphe, cerveau sans corps vampant ses victimes. Vile et criminelle elle l’est aussi sans doute par ses hautaines matriarches, par ses animaux asservis, par ses âmes damnées reléguées sous terre ou sur l’océan.
Celles-ci seules savent que le « je suis » n’existe. Les « vrais » hommes, les voilà ! Des troglodytes contrefaits, un esprit crucifié, solitaires qui, se sentant corps et cœur changer sans cesse, demeurent malgré tout, malgré eux, altruistes et sauvent ceux-là même qui les ont maudits. Désir d’éternité de l’Homme, être de boue debout, soit. Mais si loin du Narcisse, des jeux vains de la chair, des plaisirs subtils d’un pur et stérile intellect. Ni Gandahar béat abêti de bonheur. Ni Métamorphe aigri terrassé par l’âge. Quand survient l’heure sombre, seul le faîte du palais s’envole, crâne vide halé par des millions d’ailes, lessivé, vierge, ouvert à tout vent, pour recommencer l’éternelle aventure, pour, à nouveau enfant, refaire le Voyage.
- Mais qu’est-ce que cette « filmosophie » ? Espèce de schmilblick à roulettes !
- Hou ! Hou ! Ho, vraément ! Doux Jésus ! Je n’y comprends rien Monsieur. J’applique à la lettre vos di… di…. di… rectives.
- Par la barbe d’Abdul Alhazred ! Bougre d’âne ! J’ai enclenché par inadvertance la version φ (phi) ! Cette boîte de conserve se prend pour Platon ! Stop it, stupide aède ! Ou à la prochaine décharge galactique je t’envoie valser dans l’assiette garnie d’un glapum’t glouton ou dans le nid d’un harpic en rut !
- Hou ! Hou ! Dieu du ciel ! Puis-je res… res… respectueusement demander à Monsieur l’au… l’au… l’autorisation de me daîbrancher ?
- Accordé, patate ! Bon. Finalement je crois que je vais avoir recours au moins disert. Hey, Mister Chewbacca ! What do you think about it ?
- HHMMMMMMMUHHHM… !
- Peux-tu pour nos chers lecteurs préciser davantage ta pensée ?
- MIAM-MIAM ! SLURP ! CRUNCH !
- Okay les mickeys ! Vous pouvez y aller en confiance : c’est du nanan !
- Frédéric / C.A.O. 6PO - (CosmoFiction)
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RENÉ LALOUX ET « GANDAHAR »
René Laloux, réalisateur de GANDAHAR (1987), s’exprime ici sur la difficulté d’adapter un roman à l’écran, sachant que son film d’animation n’est autre que l’adaptation du roman de Jean-Pierre Andrevon intitulé Les Hommes-Machines contre Gandahar : « Rêver sur un sujet, c’est ajouter, c’est rendre hommage. C’est comme traduire un texte d’une langue dans une autre. Le faire littéralement, c’est voué à l’échec. Supposons que vous avez un poète qui parle en français, si vous voulez le traduire en anglais, il faut que ce soit un autre poète qui le fasse, c’est-à-dire en l’interprétant, en le changeant éventuellement, mais en gardant le même ton, la même sensibilité. Une adaptation au cinéma, c’est un peu la même chose, avec le fait qu’il y a en plus la construction dramatique. Le fait que le cinéma joue dans le temps. Ce n’est donc pas par hasard si le cinéma est très servi par les phénomènes de paradoxe temporel, parce que le temps est tout à fait cyclique, comme la musique. »
(L’Écran Fantastique 90 – mars 1988) (CosmoFiction)