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DÉMONS (1985)

Tom revient sur le DÉMONS de Lamberto Bava, ou comment une salle obscure peut devenir l’antre de monstruosités démoniaques issues du film d’horreur projeté à l’écran… Mieux que la 3D, participez au massacre et devenez vous-même une victime !

DÉMONS (1985)  dans CINÉMA 18042105445815263615678672DÉMONS

Italie – 1985 – Lamberto Bava

Avec : Urbano Barberini, Natasha Hovey, Karl Zinny, Fiore Argento, Paola Cozzo, Fabiola Toledo, Geretta Giancarlo, Bobby Rhodes…

Dans l’univers du 7e art, comme dans bien d’autres domaines d’ailleurs, être le fils d’une personnalité dont le talent est unanimement reconnu n’est pas forcément d’une aide précieuse. Si cela permet, entre autres, d’intégrer le milieu avec une certaine forme de facilité, avoir pour père le légendaire Mario Bava est parfois un héritage lourd à porter. Passage quasiment obligatoire, la comparaison est en soi une évidence dont, malheureusement, Lamberto est une victime toute désignée. Alors même si l’on a coutume de souvent reprocher au fiston de ne pas avoir une maestria identique à celle de son paternel derrière une caméra, il n’empêche que notre Bava Jr va insuffler à ses mises en scène un style généreux et assez personnel, le tout aux antipodes de celles de son illustre géniteur… et c’est tant mieux !

18042105470015263615678673 dans DémonsNous sommes dans le courant des glorieuses 80′s, et alors qu’il commence seulement à en prendre conscience, le cinéma d’exploitation italien entonne un inéluctable chant du cygne qui le conduira à la funeste fin que nous lui connaissons tous. Seulement, au divin pays de Garibaldi, il existe une poignée de solides artisans qui vont continuer, coûte que coûte, à mettre en boîte des péloches dans des genres aussi divers que variés, et à proposer des œuvres de qualité, certes, parfois très inégales, mais bien souvent hautement jouissives. Petit zoom sur l’un des titres phares de cette année 1985, avec le terrifiant et très jubilatoire DÉMONS

18042105501315263615678674 dans HORREURIls feront des cathédrales leurs cimetières et des tombes leurs cités… C’est par cette phrase, qui en dit bien long, que Lamberto Bava nous invite à une plongée apocalyptique dans l’horreur. Un groupe de personnes va être convié par un type à l’allure mystérieuse, le trop rare réalisateur Michele Soavi, ici interprète, à assister à la projection d’une étrange avant-première dans un cinéma fraichement rénové. Jusque là, rien de bien anormal, sauf que les événements relatés dans le film sont en train de se matérialiser à même ladite salle obscure. Quelques jeunes gens partent explorer une curieuse crypte dans laquelle serait enterré le prophète Nostradamus. Parmi eux, un homme, qui après s’être entaillé avec un masque annonçant la venue sur terre des démons, se transforme en une créature infernale assoiffée de sang et va éliminer un à un ses partenaires de fortune. Parallèlement, Rosemary, une femme que l’on devine être une prostituée et qui, dans la réalité, s’est coupée au visage avec l’objet maudit, est en train d’assister confortablement à la séance. Sa blessure s’infectant, cette dernière se retirera afin de soigner sa plaie devenue purulente. Ceci est le point d’ancrage que Lamberto Bava va exploiter afin de donner à son métrage un rythme nerveux et enlevé.

18042105525715263615678675 dans TOMQuelques instants plus tard, on retrouve Carmen qui, inquiète, part à la recherche de son amie de trottoir afin de s’assurer de son état. Débute alors un hallucinant plan-séquence aussi effrayant qu’il n’est maîtrisé. Carmen retrouve une Rosemary agonisante dans les toilettes. Elle remarque que d’abominables traces de sang et autres joyeusetés recouvrent un lavabo qui a dû être le témoin d’un repoudrage de nez du genre assez salissant. 18042106010115263615678678Son regard se tourne alors vers la porte entrebâillée de l’un des sanitaires dans lequel se trouve sa collègue. Au fur et à mesure que la caméra s’approche d’une Rosemary recroquevillée sur elle-même et faisant dos à l’objectif, on commence à entendre de plus en plus distinctement des grognements qui n’ont plus grand chose d’humain. Lentement, Rosemary pose sa main sur le mur. Celle-ci a changé d’aspect, elle est désormais munie de griffes acérées. Puis, elle tourne brusquement la tête en direction de la malheureuse Carmen qui était venue lui porter secours. Là, c’est à un visage démoniaque aux yeux révulsés et à la bouche suintante de bave que nous avons désormais affaire. Les démons sont lâchés et la partie peut commencer. Superbe, et diablement efficace…

On l’aura bien compris, même sous la plume d’un Dardano Sacchetti au meilleur de sa forme, DEMONI ne va pas chercher à tirer parti de la puissance de son scénario, hormis évidement sur le fait qu’il joue énormément sur l’aspect claustrophobique du lieu dans lequel sont piégés les protagonistes, mais bien de la cadence à laquelle va se dérouler cette bande. Passé les 15 – 20 premières minutes d’exposition, et une fois que la baveuse Rosemary aura pas mal arrangé les cabinets du ciné, Lamberto envoie la sauce non-stop pendant une bonne heure sans pratiquement aucune interruption.

18042105563915263615678677Jouant un maximum sur l’impact visuel de ce qu’il porte à l’écran, le fils Bava va pouvoir compter sur les effets spéciaux du génial Sergio Stivaletti (PHENOMENA, DELLAMORE DELLAMORTE pour ne citer qu’eux) qui, déjà, s’imposait naturellement comme l’un des maquilleurs les plus doués de sa génération. Les séquences de transformations des créatures sont d’un réalisme assez saisissant, et chaque attaque de l’une d’entre elles donnent lieu à d’incroyables déferlements gores. Au programme, on a de l’arrachage de gorge, de l’énucléation, des coups de griffes dévastateurs et des morsures hyper gerbantes… Rien que ça ? Non… On nous gratifiera aussi de la fameuse scène culte de cette bobine dans laquelle la toute contaminée Kathy, alors à terre, verra un authentique monstre s’extraire violemment de son dos en laissant ses reins en charpies. Pas mal…

On pardonnera ainsi une interprétation assez faible mais surtout très inégale. Les bisseux reconnaîtront nombre de seconds couteaux habitués aux bis transalpins et qui donnent un certain cachet à l’ensemble de l’œuvre. Le bellâtre Urbano Barberini (TERREUR À L’OPÉRA, IL GATTO NERO de Luigi Cozzi), ayant notamment retrouvé le même Bava deux ans plus tard dans l’excellent L’AUBERGE DE LA 18042106031515263615678679VENGEANCE, Fiore Argento l’une des filles du maestro, et Bobby Rhodes (LE GLADIATEUR DU FUTUR, DÉMONS 2), en pleine cool black attitude toujours égal à lui-même. Une bien jolie brochette d’acteurs, hormis le fait que pour la nomination aux Oscars… on repassera…

Magnifié par une surprenante bande originale très hard rock chevelu (AC/DC, Iron Maiden, Saxon…), on ne s’en plaindra pas d’ailleurs, et par un superbe score de Claudio Simonetti qui ajoute une ambiance inquiétante et oppressante à ce petit classique, DÉMONS est à n’en point douter une série B qui a définitivement marquée cette décennie magique que furent les années 80. Véritable hit de vidéoclub et jouissant d’un capital sympathie très conséquent auprès des fans l’ayant découvert, comme moi, lors de sa sortie ciné/vidéo, DEMONI est probablement le meilleur effort de Lamberto Bava. Sûrement pas son plus abouti, on lui préférera peut-être MACABRO, mais en tout cas le plus révélateur de son talent qui n’est, malheureusement, pas toujours reconnu à sa juste valeur…

- Tom – (CosmoFiction – morbius501@gmail.com)

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