RIDLEY SCOTT ET « BLADE RUNNER »
Ridley Scott explique pourquoi il pleut tout le temps dans son Los Angeles de 2019 : « C’est un choix stylistique. Prenez les anciens films de Bogart, dont BLADE RUNNER dérive directement, ils ont toujours l’air d’avoir été tournés de nuit et au milieu de rues luisantes de pluie. Appliquer ce style-là à un cadre futuriste, voilà ce qui m’intéressait. Sur un plan pratique, la pluie, le brouillard, les vapeurs qui s’échappent du macadam comme à New York, tout cela donne une certaine authenticité à un film tourné en studio. Car BLADE RUNNER a été entièrement tourné en studio. Et le grand piège de ce type de films, c’est qu’ils aient l’air, justement, d’avoir été tournés en studio. Alors, le public n’y croit pas. Il se rend compte que c’est du toc. Les rues, par exemple, sont toujours trop lisses. Or, à New York, elles ne sont faites que de crevasses. »
SPECIAL GUEST : RICK DECKARD
Rick Deckard est un flic « blade runner » du Los Angeles du futur en l’an 2019. Habillé en civil, il est chargé de traquer et d’éliminer les réplicants déclarés illégaux, des androïdes renégats ressemblant en tous points à un être humain. C’est un flic froid et déterminé, qui n’hésite pas à poursuivre sa proie jusqu’à son élimination.
Bryant, chef des blade runner, confie une nouvelle mission à Deckard : retrouver quatre réplicants meurtriers prénommés Leon, Zhora, Pris et Roy, le chef du groupe. Cependant, au cours d’une enquête, Deckard finit par tomber amoureux de la réplicante Rachel, sacrément accro aux cigarettes et assistante d’Eldon Tyrell (concepteur du cerveau des réplicants), une femme qui ne sait pas qu’elle est une androïde. Mais petit à petit le doute s’installe : Deckard serait-il lui-même un réplicant qui s’ignore ?… Vous devriez le savoir prochainement avec la suite de BLADE RUNNER.
Harrison Ford interprète à la perfection Deckard pour le plus grand bonheur du spectateur et de Philip K. Dick lui-même, auteur du roman Les Androïdes rêvent-ils de Moutons électriques ? à l’origine du film. En effet, celui-ci confia que l’acteur Harrison Ford était le choix idéal pour incarner Deckard. L’écrivain mourut malheureusement l’année de la sortie de BLADE RUNNER, en 1982. Harrison Ford a repris récemment son rôle pour la suite de BLADE RUNNER.
- Morbius – (CosmoFiction)
Autres vedettes de Special Guest :
Ursa / Mike Donovan / Max Rockatansky / Bub / Peter Vincent / Alex Rogan
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« BLADE RUNNER » : UNE CRITIQUE D’ÉPOQUE
Dans les années 80, je me souviens très bien que la revue Première n’était pas tendre avec les films fantastiques et de science-fiction, sa bête noire étant STAR TREK… Mais heureusement, avec le temps l’équipe de rédaction a changé et donc, avec elle, son opinion sur les films que nous aimons ici. Voici la critique de BLADE RUNNER parue en 1982 dans les pages de Première. Je n’ai malheureusement (ou heureusement…) pas le nom du journaliste.
- Morbius – (CosmoFiction)
« Du style avant toute chose. Telle est, depuis LES DUELLISTES et ALIEN, la devise de Ridley Scott. BLADE RUNNER n’y échappe pas. Comme chaque fois, Scott soigne les décors, les ambiances, les costumes, les lumières, voulant créer à chaque film un univers plastique nouveau. Dans BLADE RUNNER – avec l’aide géniale de Syd Mead, l’un des meilleurs « designers futuristes » américains, et de Douglas Trumbull, « le » spécialiste des effets spéciaux (2001) – il y réussit parfaitement. Rarement ville du futur aura été aussi bien pensée et réalisée et aura présenté une vision aussi riche et aussi dense. Comme avec la navette spatiale d’ALIEN, il arrive à nous faire croire que cette ville n’est pas née hier mais qu’elle a déjà vécu : les immeubles y ont trente-six styles comme s’il y avait déjà eu trente-six époques, les rues où grouille une foule innombrable sont défoncées et toujours embouteillées par des véhicules étonnants. En outre, à cause de la pollution, il règne une nuit permanente et la pluie, qui ne cesse de tomber, oblige les piétons à porter des parapluies aux manches de néon : ce qui donne au macadam les reflets et les éclats qu’il avait dans les films des années 40. Volontairement. BLADE RUNNER est une « detective story » du futur (dont les hors-la-loi sont les « répliquants », des hommes créés artificiellement qui se sont révoltés). Oui, mais voilà… Ridley Scott a tant soigné le décor et les ambiances qu’il en a quelque peu oublié l’histoire et les personnages auxquels pourtant Harrison Ford et trois « découvertes » : Rutger Hauer, Daryl Hannah et Sean Young s’efforcent de donner vie… L’écrin est superbe mais… un peu vide, peut-être ? »
MAKING OF BLADE RUNNER (1982)
Voici un making of de 1982 consacré au chef d’œuvre de Ridley Scott : BLADE RUNNER. D’une durée de 13 minutes, et réalisé en plein tournage du film, il présente les interviews de Ridley Scott, Syd Mead (designer futuriste, pour ceux qui ne le connaîtraient pas encore) et Douglas Trumbull. On peut y voir, entre autres, la fameuse voiture volante. Ne manque plus que la musique planante de Vangelis, malheureusement remplacée ici par du… Disco !
- Morbius – (CosmoFiction)