MAGAZINE : ÈRE COMPRIMÉE (1979-1986)
Publié de 1979 à 1986, Le magazine de l’homme du futur (tel qu’il est indiqué sur chaque couverture), Ère Comprimée, parut aux éditions Campus. Ce magazine français qui se voulait comme un doublon de Métal Hurlant, ne serait-ce que, déjà, par son titre original, proposait essentiellement des BD en noir et blanc ou en couleur en puisant dans la réserve d’un autre magazine, cette fois américain, 1984.
Flanqué de très belles couvertures, Ère Comprimée était un bimestriel rassemblant des BD appartenant aux différents genres de l’Imaginaire comme le fantastique, la science-fiction, la fantasy ou l’heroic fantasy, parfois teintées d’un érotisme très en vogue à l’époque. De nombreux auteurs étrangers y furent publiés, tels que Archie Goodwin, Richard Corben, Fernanado Fernández, Juan Gimenez, Wallace Wood…
Le magazine regroupait également des rubriques sur des parutions littéraires et cinématographiques, des présentations d’auteurs, des nouvelles dont certaines écrites par Edmond Hamilton, Richard D. Nolane… Et au contraire de son prestigieux concurrent, Métal Hurlant, la mise en page se voulait beaucoup plus léchée, professionnelle, ce qui saute aux yeux quand on le feuillette.
CosmoFiction publiera prochainement quelques superbes couvertures d’Ère Comprimée.
- Morbius – (CosmoFiction)
COSMOLECTURES : UNE BD « GIGANTIK » !
Gigantik est une sympathique série de bandes dessinées de space opera publiée de 1979 à 1984. Son nom fait référence à la gigantesque planète-astronef qui sert de départ à toutes les aventures de ses héros, Bruno Castorp et Mireia Glavius.
Peut-être avez-vous déjà lu un jour quelques aventures de Bruno et Mireia. La bande dessinée Gigantik, écrite par Victor Mora et superbement dessinée par José-Maria Cardona, narre des aventures situées très loin dans le futur de la Terre (cliquez sur les extraits de la BD ici présents pour les voir en plus grand). L’histoire :
« Gigantik est en fait le nom d’un énorme astéroïde transformé en nouveau monde et lancé depuis la Terre en l’an 2078. Serti dans une énorme bulle, habité de milliers de personnes triées sur le volet (pour la plupart des scientifiques et des militaires), cette Nouvelle Terre va partir à l’assaut du ciel à la découverte de mondes inconnus. Ce gigantesque astronef se suffit à lui-même : on y produit l’eau, l’air, la lumière et toutes les ressources nutritives nécessaires à la survie de ses occupants. Il est accompagné de deux satellites : Balmung, un satellite équipé des toutes dernières technologies de combat et Abraxas, une sorte de soleil artificiel pour Gigantik. » (Wikipédia)
La BD Gigantik est d’abord parue dans le magazine allemand Zack (Super As en français). Je crois d’ailleurs avoir découvert la série dans sa version magazine français.
En dehors de nos deux héros, Bruno et Mireia (cousins éloignés de Valérian et Laureline pour leur humour), nous trouvons également deux droïdes qui répondent aux noms de Bulldooz (pour le plus grand et le plus costaud) et Cacahuète (pour le plus petit et le plus intelligent). On sent largement l’influence de STAR WARS avec ces deux robots qui ne sont pas sans rappeler bien sûr C-3PO et R2-D2 pour leurs chamailleries continuelles (et particulièrement lassantes…). Ils accompagnent souvent Bruno et Mireia sur les planètes visitées et peuvent s’avérer bien utiles dans les situations les plus délicates.
Le ton de la série se veut à la fois sérieux, dans les données scientifiques jamais fastidieuses mais souvent exposées au lecteur, et humoristique dans les dialogues de certains de nos protagonistes. Ce qui n’empêche pas Gigantik d’offrir des histoires à l’échelle de l’Univers, où se joue l’avenir d’une planète ou la disparition d’une civilisation. Une petite morale s’en dégage souvent car Gigantik s’adresse d’abord aux enfants et adolescents.
Sept albums sont parus en tout et pour tout de 1979 à 1984 (éditions Hachette puis Novedi). Les titres :
La Menace de la Griffe
La Planète des Damnés
Les Titans de l’Espace
La Planète Endormie
Le Maître d’un Monde
Les Seigneurs de la Lumière
Monsieur Smith : Profession Dieu
J’ai eu la chance de pouvoir dénicher récemment cinq albums sur les sept lors d’un vide-grenier nouméen. Ce fut un plaisir de pouvoir redécouvrir Gigantik, plus de trente ans plus tard…
- Morbius – (CosmoFiction)
Autres articles de la catégorie Cosmolectures :
The Dark Knight Returns / Il était une fois… l’Espace / Soutenez le financement de l’ouvrage « Gore – Dissection d’une Collection » / Deux albums d’Ulysse 31
COSMOLECTURES : BD « IL ÉTAIT UNE FOIS… L’ESPACE »
Déniché aujourd’hui même au vide-grenier de Nouméa et daté de 1982 : un album BD de IL ÉTAIT UNE FOIS… L’ESPACE, avec la reprise de plusieurs épisodes de la série ! Comme quoi, parfois…
- Morbius – (CosmoFiction)
COSMOLECTURES : THE DARK KNIGHT RETURNS (1986)
Flynn a revêtu sa cape noire pour vous présenter un monument des comics paru en 1986 : The Dark Knight Returns. Il vous attend, caché dans une ruelle sombre de Gotham City, pour vous livrer ses informations…
Monument du comics US, incontournable de DC, mythe fondateur de Batman. Pas besoin de vous en dire plus pour que vous compreniez que je parle ici du fameux The Dark Knight Returns de Frank Miller !
Cela fait des années que Batman a rendu sa cape. Une retraite forcée qui, visiblement, n’a pas eu un bon effet sur Bruce Wayne, désormais quinquagénaire, alcoolique, et sans envie de vivre. La mort de Jason Todd, ancien Robin, ne l’aide pas vraiment non plus… Mais les rues de Gotham sont de moins en moins sûres, la ville souffre, et les Mutants, une nouvelle bande du crime organisé, sévissent, faisant empirer la situation. Et ce, malgré tous les efforts de l’inspecteur James Gordon. En plus de tout cela, Harvey Dent, alias Double-face, sort d’Arkham Asylum après avoir subi une opération chirurgicale pour récupérer son visage. Censé être redevenu sain d’esprit, Gotham va très vite se rendre compte que ce n’est pas le cas. Tout s’écroule, Dent reprend du service, et Le Batman aussi…
Paru pour la première fois en 1986, The Dark Knight Returns signe le renouveau de la licence Batman, mais aussi un véritable tournant dans le monde du comics. Beaucoup plus noir et beaucoup plus mature, l’œuvre de Miller fait preuve d’une violence encore jamais vue. Le Batman de Kane et Finger n’est plus. Le Justicier est désormais un personnage pour les adultes, ainsi qu’une personnification de toutes les idées de Frank Miller, de sa pensée sur son époque, et surtout, sur l’Amérique dans laquelle il vit. Des idées très radicales qui ressortent clairement dans son histoire. Critique de la politique, critique de la société, tout y passe, et autant vous dire que Miller affirme ses idées d’une manière assez brute. Provocateur dans l’âme, il mêle son talent de narrateur à son talent de dessinateur pour nous offrir une aventure originale, noire et épique, en proposant un nouveau Robin, des combats incroyables, des scènes d’action majestueuses, et des affrontements entre Batman et Superman, ou encore Batman et Joker, époustouflants.
Miller et son Dark Knight marquent dès les premières pages du comics. Graphiquement, The Dark Knight Returns peut rebuter. Ici, le style de Miller est très nerveux, mais c’est le seul type de trait qui pouvait coller à cette œuvre devenue culte. On est tout de suite happé par le dessin violent et par l’histoire. Bien sûr, il ne faut pas oublier Klaus Janson qui a encré merveilleusement bien les récits de Miller, ainsi que les couleurs de Lynn Varley. Le résultat est superbe, des planches impressionnantes, et des décors somptueusement sombres, et de l’action à en revendre !
Sachez qu’il y a énormément de textes dans cette BD (Miller avait décidément beaucoup de choses à dire !). Pour ceux qui ont du mal avec les longs dialogues, je vous conseille l’excellente adaptation en dessin animé qui date de l’été 2013. Toutefois, il est impératif pour vous de lire le comics original !
- Flynn – (CosmoFiction)