ALIENS, LE RETOUR : POINTS DE VUE ET CRITIQUES
Allons faire un tour aujourd’hui du côté des journalistes, des critiques de cinéma, des experts en science-fiction et autres spécialistes. Qu’ont-ils pensé à l’époque, ou que pensent-ils aujourd’hui, d’ALIENS, LE RETOUR ? Vous verrez en lisant les lignes qui suivent que vous risquez parfois d’être étonné…
Daniel Scotto, L’Écran Fantastique n°73 d’octobre 1986 :
« [...] Commence donc le cauchemar du spectateur perdu dans des aventures galactiques lénifiantes. Les Aliens volent dans tous les sens, insaisissables apparitions noyées dans le flou artistique de la direction de la photo, et l’on se demande s’il n’eut pas été préférable qu’ils exécutent un bon vieux numéro de comédie musicale. ALIENS ne déçoit même pas, tant la mise en scène glaciale, qui se veut sophistiquée et créative, ne parvient à captiver la moindre attention. Interminable pensum, ALIENS, après une conclusion plus que ridicule, ne laisse aucun souvenir. »
Jean-Marc Lofficier, L’Écran Fantastique n°73 d’octobre 1986 :
« [...] ALIENS est, comme son prédécesseur, un film beaucoup plus subtil qu’il n’en paraît à première vue. [...] Le propre d’un suspense bien huilé est de fonctionner un peu comme une montagne russe : avec des hauts et des bas. De ce point de vue, ALIENS est une réussite, car il fonctionne avec une terrible efficacité. [...] Il y aurait beaucoup à ajouter sur le rôle et les motivations des personnages féminins, humains ou non, dans ALIENS. En ce sens, si le film de Cameron est sans doute moins terrifiant que celui de Scott – et on a vu que ce n’était ni possible, ni même désirable – il n’en est pas moins tout aussi subversif. »
Michel Chion, Les Films de Science-Fiction (éd. Cahiers du Cinéma – Essais / 2009) :
« [...] ALIENS, LE RETOUR frappe aujourd’hui par un autre trait d’époque : l’insistance sur les armes, le militarisme forcené. On était à l’époque en pleine « Rambomania », après le succès de RAMBO II, plus grand encore que celui du premier ; après aussi l’imagerie violente et métallique de TERMINATOR. En même temps, ce caractère belliqueux de jeu vidéo sert l’histoire : on montre que tout cet appareil ne sert à rien. Notamment parce que le commandement militaire commet la grosse erreur d’envoyer des soldats avec des armes qu’ils ne peuvent pas utiliser sous peine de déclencher une destruction atomique. [...] La fin d’ALIENS est l’inoubliable image d’un lambeau de famille : un androïde réduit à un tronc amputé, une petite fille qui se serre contre ce bout de corps paternel, et Ripley, femme vivante, et interdite de sexe – le seul mâle humain étant depuis longtemps hors de combat et passif. »
Jean-Pierre Piton & Alain Schlockoff, L’Encyclopédie de la Science-Fiction (éd. Grancher / 1996) :
« [...] Moins subtil, ALIENS, LE RETOUR de James Cameron s’écarte du film initial au bénéfice d’un sens consommé du spectacle mené tambour battant. »
Jean-Pierre Andrevon, 100 Ans et Plus de Cinéma Fantastique et de Science-Fiction (éd. Rouge Profond / 2013) :
« [...] Très différent du premier film par la multiplication des monstres et la caractérisation de Ripley qui, de femme voulant seulement sauver sa peau, devient un véritable chef de guerre poussé par une pulsion unique – exterminer l’adversaire -, ce second volet, s’il ne possède pas l’originalité de son modèle, se signale par une énergie de tous les instants, fondée sur des plans brefs et une caméra d’une extrême mobilité. »