ZOMBIES DES ANNÉES 80, OUI MAIS ZOMBIES JUSQU’AU BOUT DES SEINS ! (partie 7)
Après les zombies asiatiques, c’est au tour des zombies italiens d’avoir les horreurs, pardon, les honneurs de Trapard dans cette septième et dernière partie de son dossier. Mais la situation serait beaucoup plus claire et beaucoup plus simple s’il n’y avait pas :
IMBROGLIO ET TAGLIATELLES ENTRE ZOMBIES, DÉMONS ET FANTÔMES ITALIENS…
Il n’est pas toujours aisé de classer les êtres démoniaques d’EVIL DEAD (1982), d’EVIL DEAD 2 (1987) et de L’ARMÉE DES MORTS (1993) de Samuel Raimi (ainsi que de son bout d’essai de 1978, WITHIN THE WOODS consultable sur YouTube) dans la famille des zombies bien que l’infection s’opère de la même manière entre avec ces deux créatures d’outre-tombe. Ainsi les DÉMONS (1986-1987) de Lamberto Bava s’en donnent à cœur joie pour infecter tout un complexe cinématographique ou un immeuble.
SPECTRES (1987, Spettri) est un film de spectres assassins qui a été réalisé pour la télévision italienne par Marcello Avallone (qui a aussi tourné un autre téléfilm de démons ancestraux avec MAYA en 1989) et auquel le scénariste Dardano Sacchetti qui est à l’origine des scripts d’une tripotée de classiques du cinéma d’horreur transalpin (L’ENFER DES ZOMBIES, DEMONS, L’AU-DELA…) a participé. SPECTRES pourrait, d’une certaine manière, presque être une préquel du premier DÉMONS puisque certains décors du film ressemblent plus ou moins à ceux de « Metropol », le long-métrage projeté dans la salle de cinéma du classique de Lamberto Bava.
L’intrigue : Lors d’une visite touristique dans les catacombes de Rome, un sarcophage est découvert et profané. Il s’agirait d’un sarcophage maudit d’un dénommé Malum. La légende voudrait qu’une fois exhumé, une malédiction s’abatte sur la ville. Un terrifiant démon serait libéré. Une équipe d’archéologues va tenter de contrer le Mal…
Parallèlement aux grands classiques italiens de films de zombies lancés par L’ENFER DES ZOMBIES (1979, Zombi 2) de Lucio Fulci que j’énumérais ICI, aux films gores de cannibales et aux films post-apocalyptiques, le cinéma bis italien hésite encore au début des années 80 à conclure sa longue série de polizzoti (des films policiers assez violents), de giallo (dont ceux de Dario Argento qui virent doucement vers un certain mysticisme), de comédies érotiques, et de films traitant de nécrophilie, thème cher aux années 60 (BLUE HOLOCAUST en 1979), ou de L’EXORCISTE (1974). Ou encore du film de nonnes, un genre qui a commencé dans les années 60 et qui a explosé dans les années 70. Et ceci, quitte à complètement mélanger les deux dernières inspirations comme Bruno Mattei avec L’AUTRE ENFER (1980, L’Altro inferno) ou Mario Bianchi avec LA BIMBA DI SATANA sorti en VHS sous le titre racoleur de SATAN’S BABY DOLL en même temps que le film espagnol de Carlos Puerto, ESCALOFRIO (1978), vendu lui aussi avec une jaquette qui inspire le satanisme et l’érotisme sous le titre de SATAN’S BLOOD. L’AUTRE ENFER et LA BIMBA DI SATANA sont des petits classiques légèrement glauques qui ne racontent finalement pas grand chose mais qui anticipent un peu les futurs films italiens fauchés de malédictions, de revenants et de maisons hantées qui parsèment la seconde moitié des années 80. En gros, si vous n’avez plus les moyens de maquiller des figurants en zombies, faites des films de fantômes !
Avant la longue saga de séries Z et de téléfilms italiens traitant de lieux maudits, j’ajouterai une sympathique série B mexicaine. Ne cherchez pas de monde dévasté et infecté dans LE CIMETIÈRE DE LA TERREUR (1985, Cementerio del terror) de Rubén Galindo Jr., car comme son titre l’indique ça grouille de zombies qu’uniquement autours de vieilles tombes et de chrysanthèmes.
L’intrigue : Des jeunes décident de passer la nuit d’Halloween dans un vieux manoir proche du cimetière dont le propriétaire, Devlon, grand maitre d’une secte d’adorateurs du diable, vient de mourir d’une manière étrange et brutale. L’esprit du mort qui hante la maison pousse l’un des jeunes gens à découvrir le « grand livre noir de Devlon ». Autant par jeu que pour impressionner les filles, ils décident d’invoquer le diable… (L’Antre de l’Horreur)
LE CIMETIÈRE DE LA TERREUR reprend plus ou moins la base d’EVIL DEAD mais en élargissant le décor à une grande villa et au cimetière voisin. Tout comme EVIL DEAD 1 & 2, le film de maison hantée prend généralement à l’envers le principe du film de zombies des années 60 et 70 puisque les personnages centraux ne sont plus protégés par une bâtisse lorsqu’elle est assiégée. Ils s’y trouvent plutôt coincés avec des spectres qui leur imposent leurs propres règles, ce qui réduit assez leurs choix. Du coup, scénaristes et réalisateurs de ce genre de films peuvent assez facilement tenir les spectateurs en haleine.
Un peu sur la logique du CIMETIÈRE DE LA TERREUR mais en plus moderne et « fun », Lamberto Bava a tourné UNE NUIT AU CIMETIÈRE (1987, Una notte nel cimiterio) aka L’ANTICHAMBRE DE L’HORREUR ou GRAVEYARD DISTURBANCE.
L’intrigue : Robin, Gianni, Tina, David et Micky, quatre jeunes en virée à bord de leur van bariolé, s’amusent à piquer de la bouffe dans un supermarché. Afin d’échapper à un barrage de police, ils empruntent une route barrée qui les conduit au beau milieu d’une contrée sinistre plongée dans le brouillard. Après que leur véhicule se soit embourbé dans une rivière, ils se retrouvent à la nuit tombée dans une vieille taverne peuplée d’étranges clients qui voient d’un sale œil l’arrivée de cette bande de jeunes crétins. Tout en leur servant à manger, le tenancier des lieux leur parle d’un défi local qui consiste à passer une nuit entière dans la crypte située au dessous de la taverne, crypte qui selon lui serait peuplée de créatures maléfiques et sanguinaires Celui qui réussi le défi se voit remettre un véritable trésor, à la seule condition bien entendu qu’il en revienne vivant…
Bien que distribué en VHS comme un film individuel, UNE NUIT AU CIMETIÈRE est un long téléfilm issu d’une série intitulée BRIVIDO GIALLO constituée de trois autres réalisations de Lamberto Bava. La fin des années 80 étant représentative d’une certaine déchéance du cinéma italien en général, pas mal de réalisateurs ont décidé de délaisser (provisoirement pour certains) les salles de cinéma afin d’œuvrer directement pour la télévision. C’est dans cette optique qu’en 1986 Lamberto Bava passe un marché avec la société de production RETEITALIA afin de mettre en boite une série de quatre téléfilms : UNA NOTTE NEL CIMITERO, LA CASA DELL’ORCO, A CENA COL VAMPIRO et PER SEMPRE. BAVA prévoit alors de réaliser ces derniers sur deux tons bien distincts : une approche comique pour UNA NOTTE NEL CIMITERO et A CENA COL VAMPIRO, et une beaucoup plus sérieuse pour les deux autres ; et de co-écrire les scénarios avec le légendaire scénariste Dardano Sacchetti. L’ensemble de ces quatre œuvres constituera ainsi la série connue sous le nom de BRIVIDO GIALLO et sera diffusée en 1987 sur la chaine italienne CANALE 5, l’équivalent de notre bonne vieille LA CINQ. (Infos issues du blog Ze Curious Goods)
BRIVIDO GIALLO est une série d’excellente facture avec de bonnes ambiances malgré le manque de moyens, bien que je n’ai jamais vu A CENA COL VAMPIRO (ou LE CHÂTEAU DE YUREK). UNE NUIT AU CIMETIÈRE et L’AUBERGE DE LA VENGEANCE (1987, Per Sempre) aka JUSQU’À LA MORT ou UNTIL DEATH sont très sympathiques. Le plus connu des quatre est LA CASA DELL’ORCO qui a été vendu en France autant comme un film d’épouvante individuel LA MAISON DE L’OGRE que comme un troisième volet des DÉMONS du même Bava, et qui est celui que j’aime le moins (à savoir qu’Umberto Lenzi a aussi sorti un DÉMONS 3 aka BLACK DEMONS en 1991). Mais comme pour les autres épisodes de BRIVIDO GIALLO, on remarque un soin particulier pour les décors gothiques du château de LA MAISON DE L’OGRE. Et bien que son sujet soit plutôt classique, les films de maisons, de châteaux ou d’anciens sanctuaires hantés (souvent vendus en Europe comme étant des EVIL DEAD 3 et sûrement aussi des HOUSE 3 comme LA CASA 3, 4, 5, 6…) sont devenus légions les années suivantes dans des films que je me contenterai uniquement d’énumérer.
Je citais déjà plus haut SPECTRES (1987) et ses catacombes hantées, auquel j’ajoute LES FANTÔMES DE SODOME (1988, Il fantasma di Sodoma) de Lucio Fulci et ses spectres-nazis, un film culte dont Fulci retournera certaines scènes pour son excellent et film le plus personnel, NIGHTMARE CONCERT (1990, Un Gatto nel cervello). Puis LA MAISON DU CAUCHEMAR (1988, La Casa 3) aka GHOSTHOUSE aka EVIL DEAD 3 d’Umberto Lenzi, un téléfilm qui pompe de manière très Z les scénarios des deux premiers EVIL DEAD, de POLTERGEIST, de MASSACRES À LA TRONÇONNEUSE et interprété par la jeune comédienne allemande Lara Wendel à la trop courte carrière (TÉNÈBRES, L’ATTAQUE DES MORTS VIVANTS, LES MOINES ROUGES). Il se trouve justement que L’ATTAQUE DES MORTS VIVANTS (1988) tourné par le même Lenzi a aussi été vendu comme un ZOMBIE 4 dans certains pays et comme un ZOMBIE 5 dans d’autres. Et même parfois en tant que KILLING BIRDS ou LOS PARAJOS ASASINOS en Espagne, alors que le Mexicain René Cardona Jr sortait à peine son FALCO TERREUR (1987, El Ataque de los pájaros). Mais au final, ni zombies, ni attaques d’oiseaux dans L’ATTAQUE DES MORTS VIVANTS mais une vague histoire de malédiction pas très claire autour d’un homicide adultère et se situant aux alentours d’une villa entourée de corbeaux.
LA MAISON DU CAUCHEMAR est tout de même nettement plus aboutie en comparaison du précédent, avec son zombie recouvert d’asticots à la fin du film mais qui s’évapore aussi vite que prend fin la malédiction. Puis DÉMONIAQUE PRÉSENCE (1988, La Casa 4 : Witchcraft) de Fabrizio Lorenti avec Linda Blair et David Hasselhoff dans un de ses pires rôles. Sa suite, AU-DELÀ DES TÉNÈBRES (1990, La Casa 5 : Beyond Darkness) réalisée par Claudio Fragasso. LES MOINES ROUGES (1988, I frati rossi) de Gianni Martucci, avec son univers érotique et post-gothique. NON AVER PAURA DELLA ZIA MARTA (1988) de Mario Bianchi, aka THE MURDER SECRET ou DON’T BE AFRAID OF AUNT MARTHA ou encore AUNT MARTHA DOES DREADFUL THINGS, un film de malédiction autour d’une villa et d’un héritage familial et interprété par la belle Adriana Russo (playmate italienne et comédienne dans des téléfilms plutôt pimentés). Tout comme LES MOINES ROUGES et NON AVER PAURA DELLA ZIA MARTA cités ci-dessus, LO SPECCHIO (1989) de Leandro Luchetti, aka NEL NIDO DEL SERPENTE ou BLOODY PSYCHO ou THE MIRROR ou encore IN THE NEST OF THE SERPENT est une petite production italienne de spectres et de maison hanéte ressortie des méandres du passé grâce à la petite édition US “Presented by Lucio Fulci”. Des films auquels il faut ajouter les inédits : LA MALÉLDICTION CÉLESTE (1987, The Curse) inspiré d’H.P. Lovecraft, MASSACRE (1989) aka THE DEATH OF THE MEDIUM, LUNA DI SANGUE (1989) aka MOON OF BLOOD ou ESCAPE FROM DEATH et enfin, NON SI SERVIZIANO I BAMBINI (1989) aka DON’T TORTURE THE CHILDREN ou HANSEL & GRETEL, une série de séries B auquelles Fulci a participé à la production ou aux effets spéciaux.
Puis c’est LA CASA NEL TEMPO (1989) réalisé par Lucio Fulci lui-même, aka THE HOUSE OF CLOCKS, un téléfilm inédit en France et destiné à une mini-série titrée LE CASE MALDETTE (ou HOUSES OF DOOM aux États-Unis). Une nouvelle série télévisée de quatre longs-métrages de nouveau commandée par la société de production RETEITALIA. Mais à Lucio Fulci cette fois-ci, qui en a tourné deux épisodes et dont Umberto Lenzi a signé les deux autres. Une série qui est malheureusement qualitativement un cran en dessous de celle de Lamberto Bava, BRIVIDO GIALLO de 1987. Bien que plus intimiste, LA CASA NEL TEMPO reprend l’intrigue éculée d’une bande de jeunes cambrioleurs sadiques se trouvant piégiés par plus vicieux qu’eux, dans une villa dans laquelle le temps s’est figé depuis le décés de ses propriétaires du lieu. Un téléfilm dont Fulci ne se prive pas de quelques effets gores qu’il affectionne mais d’une réalisation un peu trop bâclée. L’autre épisode réalisé par Fulci c’est LA DOLCE CASA DEGLI ORRORI (1989) aka THE SWEET HOUSE OF HORRORS avec son couple d’esprits vengeurs. Quand aux deux réalisations d’Umberto Lenzi, il s’agit de LA CASA DELLE ANIME ERRANTI (1989) aka HOUSE OF LOST SOULS et de LA CASA DEL SORTILEGIO (1989) ou HOUSE OF WITCHCRAFT, deux films de maisons hantées plutôt bien réalisés mais aux scénarios assez banales. Au final, les quatre long-métrages de LE CASE MALDETTE furent considérés comme trop violents pour la télévision italienne mais ont néanmoins eu droit à une brève sortie en salles avant d’être édités directement en VHS, mais uniquement en Italie (et plus récemment, aux États-Unis en DVD).
Encore d’autres titres comme SANCTUAIRE (1989, La chiesa) produit par Dario Argento et réalisé pas Michele Soavi (qui a fait vraiment mieux avec BLOODY BIRD et surtout avec DELLAMORTE DELLAMORE). À savoir que LE SANCTUAIRE a été distribué comme étant un DÉMONS 3 tout comme LA MAISON DE L’ORGRE de Bava et BLACK DEMONS de Lenzi, ce qui commence à faire beaucoup… Du coup, l’un des films suivants de Michele Soavi, toujours produit par Argento, LA SECTE (1991, La Setta) aka THE DEVIL’S DAUGHTER a été vendu dans certains pays comme un DÉMONS 4 ou DEMONS 4, THE SECT. Pour ce qui est de l’exploitation d’un DÉMONS 5, c’est encore une réalisation de Lamberto Bava qui s’y colle, mais qui comme les précédents n’a plus rien à voir avec les deux premiers DÉMONS de 1985 et 1986. Il s’agit du remake du MASQUE DU DÉMON, le film de vampires que Mario Bava-père, avec le téléfilm LE MASQUE DE SATAN (1989, La Maschera del Demonio). DÉMONS 6 (1989) aka IL GATTO NERO de Luigi Cozzi est une adaptation farfelue de la nouvelle d’Edgar Poe avec beaucoup de références aux Trois Mères créées par Dario Argento et interprétée par Florence Guérin, Urbano Barberini et Caroline Munro.
En 1990, c’est le retour de Rubén Galindo Jr. (LE CIMETIÈRE DE LA TERREUR) avec le satanique et inédit en France, LADRONES DE TUMBA aka GRAVE ROBBERS et son moine-zombie mexicain.
L’intrigue : Quatre jeunes profanateurs de cimetière à la recherche de bijoux et d’or, vont tomber littéralement dans la crypte d’un moine fou et vont naturellement retirer la hache qui le laissait entre la vie et la mort. Alors sa vengeance est terrible. Non loin de là la fille du shériff campe avec trois de ses copines et le père, au courant de la série de meurtres qui s’accumulent, part à sa recherche, après avoir coffré les profanateurs…
Pour en revenir à BLACK DEMONS ou DÉMONS 3 (1991) d’Umberto Lenzi, on pourrait lui trouver quelques similitudes (surtout au niveau de la confusion des genres) avec un film de sorcellerie vaudou de Claudio Fragasso, OLTRE LA MORTE (1989) ou AFTER DEATH, un film de démons qui fut vendu comme un film de morts-vivants : ZOMBIE 4 : AFTER DEATH ou ZOMBIE FLESH EATERS 3. Alors qu’à l’inverse BLACK DEMONS, vendu comme une pseudo-suite de DÉMONS 1 et 2 n’est autre qu’un film de zombie dans une ambiance vaudou. BLACK DEMONS a aussi eu comme titre alternatif, BLACK ZOMBIES, ce qui arrange un peu les choses…
L’intrigue d’OLTRE LA MORTE : La fille d’un sorcier vaudou vient de mourir entres les mains pourtant expertes d’une poignée de scientifiques. Malgré leurs efforts, le cancer a eu raison d’elle et c’est avec rage que ses parents déchaînent maintenant leurs mystiques pouvoirs ! Le sorcier réveille donc les morts et les envoie éliminer les vivants. Seule une enfant de quatre ans, munie du pendentif protecteur de sa mère, parvient à s’échapper de l’île…
(Devildead)
L’intrigue de BLACK DEMONS : Dick voyage à travers le Brésil, accompagné de sa soeur Jessica et son petit ami Kevin. Après avoir assisté à une messe vaudou, Dick devient bizarre et plusieurs phénomènes étranges se produisent sans qu’il ne puisse les expliquer. Peu de temps après, alors que les trois voyageurs se promènent en jeep à travers la forêt, leur véhicule tombe en panne. Arrivent alors deux autres Américains, un jeune couple, qui les hébergent dans leur résidence. La nuit venue, Dick se réveille et se rend dans un vieux cimetières près de la maison et, grâce à un médaillon qui lui a été donné et à un enregistrement sonore de la messe vaudou, il parvient à ressusciter six zombies. Ces six morts-vivants sont en fait des anciens esclaves noirs venus se venger et ne repartiront qu’après avoir assassiné six propriétaires blancs…
Des films à ne pas confondre avec DEMONIA (1990) qui est sorti au Japon en vidéo sous le titre de NEW DEMONS, et VOIX PROFONDES (1991, Voci dal Profondo) qu’on trouve facilement en France en DVD. Ou deux des tous derniers films de Lucio Fulci avec ses histoires démoniaques qui réconcilient le talent du maître du gore à l’italienne avec son public après quelques échecs dus à une mauvaise santé. Pour ceux que ça intéresse le dernier Fulci, LE PORTE DEL SILENZIO (1991) aka THE DOORS INTO SILENCE est en version anglaise sur Dailymotion. Puis le spectre de Monsieur Valdemar rôde aussi sous la forme d’un mort-vivant dans le segment réalisé par George A. Romero pour DEUX YEUX MALÉFIQUES (1990, Due occhi diabolici ou Two Evil Eyes) qu’il a co-réalisé avec Dario Argento en adaptant l’œuvre d’Edgar Poe.
Bref… On retrouve aussi cette logique de cinéma spectral ou démoniaque dans le cinéma américain en cette même fin des années 80 avec, pour ne citer que ceux-là, BEETLEJUICE (1988) de Tim Burton, le village fantôme de HELLGATE (1988) de William A Levey ou celui de VILLE FANTÔME (1988, Ghost Town) de Richard Governor. L’esprit vengeur décimant les détenus d’un pénitencier dans PRISON (1988) de Renny Harlin. Les fantômes assassins du nanar EVIL LAUGH (1988) aka LE RIRE DU DIABLE de Dominick Brascia (écrit et produit par le réalisateur de HARD ROCK ZOMBIES) et avec Kim McKamy, une jeune screaming girl du cinéma d’horreur et de science-fiction qui deviendra par la suite l’une des plus célèbres stars du porno californiennes sous le nom d’Ashlyn Gere (tout le schéma inverse de la carrière de Tracy Lords). Les démons d’Halloween du sympathique NIGHT OF THE DEMONS (1988) de Kevin Tenney, des créatures sataniques déjà un peu présentes dans TRICK OR TREAT (1986) et dans BLACK ROSES (1988), mais celles du film de Tenney sont plus directement inspirées des possédés des deux premiers EVIL DEAD. Puis AMITYVILLE 4 (1989, Amityville, The Evil Escapes), MIRRORS (1990), etc…
Que ce soient certaines minuscules productions italiennes citées plus haut ou certains films californiens complètement fauchés de maison hantées, le point commun reste inéluctablement cette ambiance de fausse solitude des personnages à la psychologie de simplets, errant dans d’interminables couloirs et affrontant des maléfices faits d’effets spéciaux très peu crédibles (et que n’importe quel adolescent peut reproduire à la maison), le tout sur air musical minimaliste récurrent. Et très souvent, on retrouve le guignol de service qui fait des plaisanteries agaçantes. Un univers que Les Inconnus avaient parodié en 1989 ou 1990 dans la bande-annonce d’une pseudo-production Cannon Film avec LES DENTS DE LA MOUCHE 4.
Beaucoup de Slashers américains à petits budgets des années 80 mélangent aussi un peu les genres et sont à la lisière du fantastique et du surnaturel. En effet, ils traitent souvent d’un être sanguinaire qui fut autrefois lynché mais qui rôde de nouveau près d’une forêt, d’un lac ou d’une villa pour se venger, un peu comme une variante moderne des films de sorcières des années 60 et dont l’Italie fut l’un des initiateurs avec LE MASQUE DU DÉMON (1960).
Pour en revenir à L’Italie justement, le génial DELLAMORTE DELLAMORE de Michele Soavi qui est sorti en 1994, a été finalement lui-aussi vendu comme un DÉMONS ’95 alors qu’il ne s’agit ni d’un film de spectres, ni d’un film de démons mais d’un vrai Zombie-Movie avec son lot de tombes et de cadavres ressuscités. Une exploitation italienne vaseuse du bis de la fin des années 80 qui me permet de conclure cette partie déjà titrée IMBROGLIO ET TAGLIATELLES ENTRE ZOMBIES, DÉMONS ET FANTÔMES ITALIENS. Et même si je me suis un peu éloigné du film de zombies sur la fin de mon article, ça m’a néanmoins permis de faire le point sur le balbutiement des toutes dernières productions du cinéma bis italien sur CosmoFiction (bien que Dario Argento et Lamberto Bava sortent encore des DTV). Enfin, pour ce qui est des seins vantés par le titre de ce dossier, revoyez DELLAMORTE DELLAMORE pour ceux de la superbe Anna Falchi.
FAIM !
- Trapard – (CosmoFiction)
Très bon article ! excellent merci Mr T
Merci Mr Z !
Le blues du zombie australien :
https://www.youtube.com/watch?v=aPmn5vMThbc&feature=youtu.be
https://www.youtube.com/watch?v=htZeH0BioLk
Pour changer d’humeur
http://www.thefunnyblog.org/wp-content/uploads/2011/03/zombie-blonde-brain-funny-blog.jpg
Pas gentil pour les blondes.
Dernière publication sur Les échos d'Altaïr : LE GOUFFRE DE L'ENFER
Au passage, voici DÉMONS 4, LA SECTE (1991) de Michele Soavi.
L’intrigue : « 1970, dans une plaine aride, une communauté de hippies reçoit un étrange hôte, un homme sage et inquiétant, qui ne tarde pas à faire appel à ses compagnons pour massacrer le petit groupe. Tout ce que nous savons, c’est que cette « secte » a pour but de s’étendre au maximum, et se fait diriger par un curieux personnage dont nous ne saurons rien… pour l’instant. De nos jours, un étrange vieillard prend une longue route avant de s’arrêter net et de fixer le soleil. Une voiture arrive en trombe et manque de l’écraser; à son bord se trouve la charmante mais dépassée Miranda, recueillant finalement le vieil homme chez elle. Les phénomènes étranges s’accumulent, et la nuit sera longue et terrible pour la jeune femme. Et si cette fameuse secte était à ses trousses ? »
HORREUR.COM :
« Alors que le cinéma d’horreur italien s’autodétruit de manière édifiante, à coup de nanars et de réalisateurs pour le moins fatigués, Michele Soavi se trouve toujours sous la coupe de Argento, qui lui a grignoté une place beaucoup trop importante sur « Sanctuaire », décevant mais loin d’être une nullité (ben c’est Soavi bordel!). Le maestro italien continue de s’accrocher au poulain (qui avait déjà connu des enseignements de D’Amato, de Fulci ou de Gilliam) et produit à nouveau son film suivant : « La secte ».
Et même si « Sanctuaire » fut une baisse de régime considérable dans la carrière du réalisateur, on a malheureusement trop vite oublié ce film là, d’un niveau pourtant nettement plus élevé. Après le tueur au masque de hibou et l’église hanté, Soavi se retrouve une fois de plus sur un script assez quelconque, reprenant le thème générale de « Rosemary’s Baby » en s’appuyant plus sur la secte terrorisant et guettant la jeune héroïne, que le bébé en lui-même.
Très discrète au cinéma ou à la télé, Kelly Curtis (sœur de Jamie Lee) se montre admirable en élue toute désignée par une secte diabolique, plus ou moins composé de Hell’s Angel. Première image du film : un petit lac rouge (du sang?), un collier de plume accroché à un rocher, un décor sec et ensoleillé : inhabituel. Un être aux apparences douteuses trouble la paix de quelques hippies, sur fond de America et de Rolling Stones. Ce type, Damon, possède un look largement assimilable à celui de Charles Manson et se révèle être le pionnier de cette secte sanguinaire, sans pitié. Dans le magnifique western de Lucio Fulci « Les quatre de l’apocalypse », un être identique troublait aussi une petite troupe de personnages au demeurant sympathique, qui vont vivre une véritable descente en aux enfers. Un clin d’œil à Fulci? Probablement…
Soavi semble se dépêcher et marque une transition rapide sur le meurtre sauvage (et Argentesque) d’une pauvre femme par un nouveau membre de la secte, et ceci de nos jours. Nouveau clin d’œil (en tout cas on y pense) à Fulci avec cette gerbe de sang se confondant avec une mare de lait (souvenez-vous de « Frayeurs »). Après ce lot de scènes tapageuses, le film peut enfin véritablement débuter avec l’arrivée de Myriam, une institutrice recueillant un vieillard qui semble beaucoup trop en savoir sur sa propre identité. Pendant la nuit, les événements plus ou moins inexplicables s’enchaînent, jusqu’à se terminer sur la mort du vieillard, dans un sous-sol secret que ne connaissait apparemment pas Myriam. Avant de mourir, le vieil homme entrouvre un mystérieux puits avant de poser un petit suaire sur son visage, pour ensuite s’éteindre. Angoissée, Myriam a du mal à calmer son petit lapin blanc, bizarrement agité (il zappe avec la télécommande quand même!!), et ne compte plus les mésaventures, surnaturelles pour la plupart.
A la manière de Lovecraft, Soavi refuse de donner des explications sur cette curieuse secte, de donner une enquête policière histoire d’éclaircir un peu tout ça ou de fournir des arguments cohérents ou scientifiques: le spectateur doit se laisser aller et mettre en marche sa propre imagination. Cependant, de là à dire que le film est complètement incompréhensible…
L’indicible cher à Lovecraft prend une part imposante dans le film de Soavi, par de multiples détails, comme cette scène de rêve fulgurante renvoyant à « Alice au pays des merveilles » : Soavi teinte sa scène onirique d’une atmosphère « insaisissable », irréelle, et reproduit de ce fait le coté « indéfinissable » d’un véritable rêve, voire grotesque.
Un canari libéré de sa cage, une pendule remise à l’heure, une eau claire où flottent des filaments bleus, un arbre où pendent de multiples bibelots et bijoux métalliques, un suaire maléfique, un curieux liquide noire, des plumes, les apparitions violentes d’un marabout (je veux parler de l’oiseau bien sûr), un insecte symbolisant le mal qui ronge ses victimes de l’intérieur, un puits rempli de liquide bleuté… Soavi offre une avalanches d’images, d’objets, et de symboles dont la signification restera constamment sous-entendue ou indéfinie, et qui fascineront les plus passionnés, même après la vision du film.
Volontairement ou pas, « La secte » est gorgé de détails sensiblement différents, qui renvoient à la filmographie de Soavi : une petit fille coiffée d’un masque d’oiseau, perdue dans un paysage nappé d’une curieuse poussière blanche (« Bloody Bird »), la découverte du puits qui fera évidemment tout basculer (même chose avec une croix dans « Sanctuaire »), des motards visibles de temps à autre (« Dellamorte Dellamore », rappelez-vous l’accident sur la route), un cache-cache mortel avec un tueur zombifié (encore « Bloody Bird »), des cercueils peu rassurant tassés dans une morgue (on pense irrémédiablement à « Dellamorte Dellamore » qui se déroule pendant tout sa durée dans un cimetière)… Même Argento est cité avec cette maison révélant des passages secrets insoupçonnés comme dans « Inferno ».
Plus axé sur le premier degré, Soavi n’en n’oublie pas de faire monter le trouillometre au rouge dans la scène délicieusement stressante de la morgue (rappelant fortement là encore « Inferno » et même Fulci!), et n’hésite pas à mettre en œuvre quelques expérimentations visuelles interessantes (le coup du lapin (!!) étant involontairement drôle, on préférera choisir la séquence stupéfiante où la caméra défile à grande vitesse dans toute la tuyauterie de la maison). Argento oblige, on retrouve des éclairages colorés disséminés de ci et là très discrètement (étonnante idée de ce voile jaune provoquant un changement d’ambiance radicale), et une fascination immédiate pour le bleu : obscurité bleu, bain bleu (superbe image!), aquarium envahi de ronces bleutées, puits où baigne une eau bleu foncé, et même la blouse des médecins se retrouve pourvues de la fameuse couleur marine (clin d’œil à « Faux semblants » où on voyait des blouses rouges?). Niveau référence (autre que italiennes), les personnes dites possédées affirmant après un meurtre « elle m’a obligée, ce n’est pas moi! », se retrouvent liées à l’incroyable « Meurtres sous contrôles », et ce sabbat aussi infernal que sanguinaire se veut un cocktail des « Yeux sans visage » et de « Hellraiser » (merci Sergio Stivaletti!!).
Et malgré sa cruauté très omniprésente (ah ces italiens!), « La secte » fera connaître un sort aussi touchant que libérateur à son héroïne, dans un élan poétique d’une grande beauté, nous rappelant que Soavi est « ô combien » un très grand auteur qui manque sérieusement au cinéma fantastique italien.
Attention : Le dvd zone 2 disponible depuis quelques temps à bas prix est non seulement pourvu d’une copie médiocre, mais aussi pirate. »
Et…
Le film entier en VF :
https://www.youtube.com/watch?v=SCbDH09IteY
Un ajout sous cet article d’un film espagnol de zombies : REPOSE EN PAIX (1987) de José Ramón Larraz.
A la mort de tante Catherine, Helen et Bob héritent d’une immense propriété en Espagne. Ravis, ils quittent les États-Unis pour s’y installer. Des domestiques étranges les y accueillent, et semaine après semaine, Helen et Bob sont témoins d’éventements terrifiants. Jusqu’au jour où ils s’aperçoivent que ces domestiques sont en fait des morts vivants.
Le film est sorti en France en VHS avec une affiche de Laurent Melki comme l’a judicieusement fait remarquer l’ami Anacho.
http://zomblardsfromouterspace.blogspot.fr/2016/04/repose-en-paix.html