SPECIAL GUEST : BUB
Étrange sobriquet que ce « Bub » dont il faut plutôt chercher une appartenance du côté de « Bubba » plutôt que celui de « Boob ». Car Bub est un gros nounours fidèle en amitié, et héros secondaire mais pourtant mythique du JOUR DES MORTS VIVANTS (1985, Day of the Dead) de George A. Romero.
En effet, alors que le film de zombies s’engluait dans les histoires de vaudou, le réalisateur George A. Romero l’a réactualisé dans un contexte plus moderne, plus proche du nôtre finalement avec LA NUIT DES MORTS VIVANTS (1968, Night of the Living Dead). Romero n’est évidemment pas le premier à avoir fait du zombie un monstre contemporain, mais il a poussé le vice en le rapprochant un peu plus de nous à chaque film, en lui apposant une subconscience, le faisant même réagir en fonction de ses automatismes antérieurs dans ZOMBIE (1979, Dawn of the Dead).
Et c’est tout naturellement qu’intervient Bub dans le troisième volet de la saga de Romero, LE JOUR DES MORTS VIVANTS. Protégés de milliers de zombies aux urgences prédatrices, au sein d’un ancien bunker atomique, le docteur Logan enseigne à Bub les rudiments de ce qu’était autrefois sa vie de vivant. Finalement Bub y découvre sa propre fragilité dans le sentiment d’amitié. En tant que spectateur, vous souvenez-vous de combien de zombies, excepté Bub, vous avez tiré ce sentiment de tristesse et de colère au moment où il se fait abattre par un humain devenu plus monstrueux que lui ? Ensuite lorsque je citais Bubba plus haut, il ne faut pas oublier qu’il y a nounours et nounours, car Bub reste avant tout un zombie imprévisible et avide de chair humaine (ce n’est pas non plus L’ÎLE AUX ENFANTS) !
Bub, c’est surtout le comédien Sherman Howard (L’ARME FATALE 2, OUTRAGES, DARK ANGEL, RICOCHET et il est aussi présent dans STAR TREK, THE NEXT GENERATION et dans STAR TREK, DEEP SPACE NINE). C’est une bonne bouille grimée et camouflée par les pinceaux de Tom Savini, avec de fausses dents pourris. Et Sherman se donne de grands airs de benêt grimaçant pour le rôle lorsqu’il écoute de la musique avec un walkman ou lorsqu’il tente de se raser le contour des yeux avec un rasoir électrique.
En 2004, Danny Boyle en proposera une sorte d’équivalent mal esquissé dans 28 JOURS PLUS TARD avec un infecté mis sous clé par un commando armé dans le but de lui faire subir des expériences qu’on pourrait imaginer similaires à celles qui ont été effectuées sur Bub. Mais à dire vrai, il n’y a pas deux Bub comme lui. Alors : « respect Bub ! ».
- Trapard – (CosmoFiction)
Les derniers règlements de compte de Bub en musique : https://youtu.be/FPJEFXV1pj4