LE CINOCHE DE TRAPARD : THE DARK (1979)
Un Mutilateur, une journaliste, un détective, une voyante, des victimes et Trapard. Secouez le tout et vous obtenez un truc sombre : THE DARK. Goûtez-y…
Pour aborder différemment CosmoFiction, voici avec THE DARK de John ‘Bud’ Cardos, une sympathique série B de SF qui mélange les codes du slasher, du polar californien et de la science-fiction à petit budget.
À l’origine, c’est Tobe Hooper qui fut engagé par la Film Ventures International après la sortie du CROCODILE DE LA MORT (1977, Eaten Alive) pour réaliser THE DARK. Mais après quelques échauffourées avec la production, c’est John ‘Bud’ Cardos qui termina le film. Cardos était avant tout cascadeur et comédien, mais il a aussi tourné une dizaine de films dont quelques classiques du cinéma bis comme L’HORRIBLE INVASION (1977, Kingdom of the Spiders), LE JOUR DE LA FIN DES TEMPS (1979, The Day Time Ended) ou MUTANT (1984, Night Shadows).
L’intrigue : La nuit, le Mutilateur traque les rues de Los Angeles, en tuant ses victimes au hasard. Sur sa piste, une journaliste de télévision, le père d’une des victimes, et un détective de police. Une voyante nommée Derenzey propose ses services à la police après être entrée en communication psychique avec l’une des futures victimes du Mutilateur…
Le Détective Dave Mooney est une de ces têtes connues d’Hollywood sans qu’on sache forcément lui poser un nom dessus. Il est incarné par Richard Jaeckel qui a tenu un certain nombre de rôles dans le cinéma de SF (BATAILLE AU-DELÀ DES ÉTOILES, STARMAN, BLACK MOON RISING), dans des films d’horreur (GRIZZLY, DAY OF THE ANIMALS), dans quelques bons westerns (CHISUM, PAT GARRETT & BILLY THE KID) et dans pas mal de séries TV (BONANZA, DALLAS) et ce jusqu’en 1994 (il est décédé en 1997). Ceux qui ont l’œil reconnaîtront parmi une bande de jeunes afro-américains insultant la police, Philip Michael Thomas tout jeunot, et qui à partir de 1984 deviendra une star internationale en incarnant le détective Ricardo « Rico » Tubbs dans DEUX FLICS À MIAMI (Miami Vice) aux côtés de Don Johnson.
Parfois titré en France, LE MUTILATEUR, THE DARK est un peu comme une version mieux aboutie du MONSTRE QUI VIENT DE L’ESPACE (1977, The Incredible Melting Man) et du ZOMBIE VENU D’AILLEURS (1978, Prey). À part quelques incohérences, des effets spéciaux minimalistes, la petite morale mielleuse de fin et certains dialogues parfois très limités, THE DARK est néanmoins une agréable série B indépendante californienne comme on n’en voit plus vraiment. Avec son intrigue policière entrecoupée en parallèle de scènes de meurtres nocturnes, THE DARK utilise un mode narratif très courant dans les 70′s mais que l’on retrouvait encore dans pas mal de films des années 80. Et le film est entièrement tourné en Panavision avec des objectifs anamorphiques, ce qui lui donne un rendu très Seventies à la DIRTY HARRY, avec beaucoup de points de vues très larges sur les ruelles, les halls d’immeubles, les alignements rectangulaires d’escaliers ou les belles voitures de sport. Pour le reste, du moment qu’on aime ce genre d’ambiances visuelles dont la télévision des années 80 nous abreuvait déjà, on se laisse alors très vite captiver par l’intrigue et par les principaux protagonistes.
- Trapard – (CosmoFiction)