LE POST-APOCALYPTIQUE DES ANNÉES 80 (5e partie)

Cinquième partie de notre balade post-apocalyptique dans le cinéma des 80′s (les chapitres précédents : partie 1, partie 2, partie 3, partie 4). Aujourd’hui, Trapard vous convie à rencontrer une véritable ménagerie sauvage : les Gladiateurs du Futur, les Exterminateurs, le gang des Templars, les Euraks, les Interceptors, les Texas Rangers, les Trapardators (ah non, celui-là n’est pas présent…), tous, absolument tous made in Italy !

LORSQUE L’ITALIE SORT LA GROSSE ARTILLERIE FUTURISTE !

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Dans la lignée des GUERRIERS DE LA NUIT et de NEW-YORK 1997, l’Italie se lance déjà à la conquête du film de gangs futuristes avec LES GUERRIERS DU BRONX (1982, 1990 : I guerrieri del Bronx) aka THE BRONX WARRIOR d’Enzo G. Castellari.

guerriersNew York, 1990, futur post-apocalyptique. Une jeune fille s’introduit dans le quartier du Bronx, décrété zone dangereuse et détenu par des bandes féroces qui se déchirent entre elles. Elle devient l’enjeu d’un compétition furieuse dans l’enceinte de ce lieu interdit…

Mais c’est surtout avec LES GUERRIERS DU BRONX 2 (1983, Fuga dal Bronx) du même Castellari que les choses se précisent puisqu’étant pourtant encore très inspiré de NEW-YORK 1997, le film fut vendu sous plusieurs titres futuristes erronés dont ESCAPE 2000. « Je suis Rital et je le reste »  aurait pu fredonner notre cher Enzo G. Castellari.

Dans un futur proche où la société est plus que jamais sous le joug de multinationales sans scrupules, l’une d’elles souhaite faire table rase du vaste dépotoir qu’est devenu le Bronx pour y construire une cité moderne. Pour ce faire, elle charge Wangler et ses exterminateurs d’éradiquer les derniers habitants et les bandes de loubards qui hantent encore les lieux…

LES GUERRIERS DU BRONX 1 & 2 permettent surtout de mettre en avant une nouvelle vedette italienne, géant chevelu et musclé au visage d’enfant et à la démarche d’un Jar-jar Binks constipé, et au jeu particulièrement insipide que seuls les doublages dédiés à l’exportation du film sauvent du profond ridicule : j’ai nommé Mark Gregory (de son vrai nom, Marco Di Gregorio).

Histoire de continuer de pomper à la même source, le même Castellari tourne aussi sur sa lancée, LES NOUVEAUX BARBARES (1983, I Nuovi barbari).

En 2019, après la fin de la Troisième Guerre mondiale, les rares rescapés tentent de survivre dans un monde dévasté où le gang des Templars cherche à annihiler toute forme de vie restante…

Les Templars se veulent évidemment inspirés des barbares motorisés de MAD MAX 2 mais avec des looks plus proches de ceux des Village People et à la manière futuriste (et avec beaucoup de sérieux). Le chef des Templars est interprété par le géant George Eastman (qui, au passage, joue dans presque tous les post-nukes italiens des 80′s), et il est affublé dans LES NOUVEAUX BARBARES d’une sorte de costard de Stormtrooper du dimanche super ringard et plus blanc que blanc (ce qui, entre nous, ne doit pas lui faciliter le lessivage après une guerre atomique).

2019

Puis vient le temps de 2019 APRÈS LA CHUTE DE NEW-YORK (1983, 2019 – Dopo la caduta di New York) de Sergio Martino, l’un des meilleurs post-nukes italien de cette période, même s’il a, par certains côtés, tout du nanar italien.

2019bUne société se scinde en deux groupes après une guerre nucléaire. La Fédération emploie un mercenaire pour infiltrer la ville de New York qui est sous la domination Euraks, et afin de venir en aide à la dernière femme fertile de la Terre…

Une dictature sur une planète stérile où les océans et les déserts sont radioactifs, entraînant des hybridations chez les êtres humains, voilà qui annonce un futur des moins réjouissants. Reprenant le principe de NEW-YORK 1997, les Euraks ont fait de la ville de New-York un vrai camp de concentration où ils entassent ceux qui constituent la rébellion à leur domination politique. Dans le Nevada, des courses de voitures ont lieu, et c’est un moyen pour Sergio Martino de reprendre toute une iconographie mécanique issue des MAD MAX. Je me souviens d’ailleurs que cette imagerie autour de véhicules punks et futuristes avait permis la ressortie en VHS d’un autre film australien, qui n’avait pourtant rien à voir avec ce genre de sujets d’anticipation, mais dont le 2019cdesign des voitures rivalisait déjà d’inventivité : LES VOITURES QUI ONT MANGÉ PARIS (1974, The Cars That Ate Paris) de Peter Weir. Et 2019 APRÈS LA CHUTE DE NEW-YORK préfigure plus de 20 ans en avance le thème central du FILS DE L’HOMME (2006, Children of Men) d’Alfonso Cuarón : la quête de survie de la fertilité dans un monde devenu presque entièrement stérile (bien que ce thème soit lui-même un dérivé du roman d’Orwell, 1984 et de ses différentes déclinaisons cinématographiques).

Avec LES PRÉDATEURS DU FUTUR (1983, I Predatori di Atlantide) aka THE ATLANTIS INTERCEPTORS, le nanar de Ruggero Deodato mélange allègrement RAMBO, LES AVENTURIERS DE L’ARCHE PERDUE et l’imagerie de MAD MAX 2.

prédateursDans un futur proche, sur une plate-forme de recherches océanographiques, une équipe de savants découvre une plaque en or massif. Une fois celle-ci dégagée de la fange et totalement nettoyée, d’étranges inscriptions intriguent bientôt les scientifiques. Des tests de datation situent l’objet à l’ère précolombienne. Mais un terrible raz-de-marée empêche les chercheurs de poursuivre plus avant leurs investigations. Lorsque le calme revient, seuls trois rescapés parviennent à rejoindre une embarcation de plaisanciers, qui passe là par hasard. Le petit groupe débarque alors dans une ville ravagée. D’étranges bandits, les Interceptors, y saccagent tout sur leur passage…

On y retrouve d’ailleurs Humungus et sa bande, mais interprétés par des comédiens italiens, le nom du gang étant les « Interceptors » comme le véhicule de Max, le titre international du film de Deodato, ATLANTIS INTERCEPTORS, cherchant évidemment à attirer des spectateurs fans de MAD MAX 2. L’attaque des Interceptors se déroulant sur une simple île près des côtes de la Floride, le réalisateur a finalement simplement remplacé les zombies et cannibales côtiers habituels du bis italien par ce gang de hors-la-loi motorisés d’outre-mer. C’est presque WATERWORLD, mais en version nanar et sans dépasser les rivages de l’île en question : en gros, ça ne vole pas haut et ça ne flotte pas non plus.

L’année 1983, le réalisateur français Yves Boisset adaptait le roman The Prize of Peril, de Robert Sheckley avec LE PRIX DU DANGER qui montrait dans un futur proche, un jeu télévisé intitulé Le Prix du danger dont la règle est la suivante : un homme constamment suivi par les caméras télévisées doit parvenir à rejoindre un endroit secret en échappant à cinq traqueurs chargés de le tuer. Le roman de Shecley sera réécrit à la manière futuriste par Stephen King et publié en 1982, et Paul Michael Glaser en tournera en 1987 le film RUNNING MAN. Mais la même année que la sortie du PRIX DU DANGER (1983), Joe D’Amato sortit LE GLADIATEUR DU FUTUR (1983, Endgame, Bronx lotta finale), une sorte d’adaptation inavouée de Sheckley et de King à la manière post-nuke.

New-York. À la suite d’une guerre nucléaire, des gladiateurs s’affrontent dans une arène et leurs exploits sont retransmis à la télévision. L’un d’eux, Shannon, est contacté par une femme mutante, qui lui demande de l’aider à sortir de la zone contaminée où elle est enfermée avec des amis…

LE GLADIATEUR DU FUTUR

Un jeu télévisé après une guerre nucléaire, il faut bien s’appeler Joe D’Amato pour nous pondre un tel sujet et pour réunir en un seul film tous les ingrédients du non-succés des nanars italiens énumérés au-dessus : New-York, le Bronx, des mutants, des loubards, etc… Certains véhicules futuristes sont aussi visibles dans LE GLADIATEUR DU FUTUR mais leur apparence kitsch et colorée nous prouve qu’on est à des années lumières d’un BLADE RUNNER mais bel et bien dans un film costumé (déguisé ?) des années 80. Et cinéma italien oblige, on n’échappe pas aux coups de poings et aux gifles sonores…

2072Incroyablement, Lucio Fulci nous pond un sujet identique l’année suivante, avec une touche de ROLLERBALL (1975) et de COURSE À LA MORT DE L’AN 2000 (197, Death Race 2000) en prime. C’est 2072, LES MERCENAIRES DU FUTUR (1984, I guerrieri dell’anno 2072) aka LES CENTURIONS : AN 2001 aka ROME 2033 THE FIGHTER CENTURIONS. Des dates si fondamentalement différentes qu’elles nous laissent un peu rêveurs, non ?

Alors que Rome en 2072 (ah, voilà !) n’est que violence et carnage, une chaîne de télévision invente un jeu de gladiateurs à moto dans une arène, avec des condamnés à mort. Drake, condamné à mort après une machination policière, se retrouve dans l’arène face à trois hommes…

exterminateursPuis ça se « corse » (bien qu’il s’agisse d’« Italiens ») avec LES EXTERMINATEURS DE L’AN 3000 (1983, Gli Sterminatori dell’anno 3000), un film italo-espagnol de Giuliano Carnimeo.

La Terre en l’an 3000 (bon sang, que le temps passe vite…). Des paysages ravagés par la sécheresse. Depuis la dernière explosion atomique, pas une goutte d’eau n’est tombée. Toute une zone est décrétée territoire interdit car y règnent des bandes farouches et barbares, les « Exterminateurs ». Alien est l’un d’eux et à bord d’un véhicule blindé et super-équipé d’armes en tout genre, il sème la terreur à la recherche de la moindre goutte d’eau…

Et encore un pur dérivé de MAD MAX 2, évidemment, et dans la plus limpide tradition de son imitation nanardesque, la majorité des scènes, des personnages et des décors étant calqués sur ceux du film de George Miller mais en très peu crédibles. Sans parler de cette sale manie qu’avaient les réalisateurs italiens de faire jouer des gamins ultra-bavards dans leurs post-nukes depuis la sortie de MAD MAX 2 avec son jeune sauvageon muet (cherchez l’erreur, à moins que ce soit une forme d’originalité de leur part…).

2020Encore en Italie, Joe D’Amato a réalisé 2020 TEXAS GLADIATORS (1983, Anno 2020 I Gladiatori Del Futuro), un western post-apocalyptique dans la plus pure veine nanardesque :

Après l’explosion d’une quelconque bombe (on ne les compte déjà plus depuis le début de cet article), le monde a régressé vers la sauvagerie. Au Texas, seuls les Texas Rangers du futur maintiennent un semblant d’ordre face aux bandits et aux pillards de toutes sortes…

Des cowboys et des Indiens dans un futur post-apocalyptique, autrement dit : c’est complètement crétin.

Encore un nanar italien, mais peut-être plus original que les autres : LES RATS DE MANHATTAN (1984, Notte di terrore) aka RATS de Bruno Mattei.

Après une catastrophe atomique mondiale, les deux nouvelles civilisations subsistant sur Terre sont menacées par une invasion de rats. Deux cent vingt-cinq ans après une catastrophe atomique, le monde est divisé en deux camps. Il y a ceux qui vivent sous Terre et les primitifs, qui vivent sur ce qui reste de la surface terrestre. Puis, il y a des rats, par milliers, qui menacent les survivants…

- Trapard – (CosmoFiction)

À SUIVRE !

rats

Également dans la catégorie Dossier :

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INDEX DE COSMOFICTION

 


6 commentaires

  1. Le Fanzinophile dit :

    Qu’est-ce que ça ferait un chouette article pour un nouveau numéro papier de Cosmofiction! ;-)

  2. Trapard dit :

    Haha Je l’offre à Morbius s’il se sent motivé de recréer le fanzine !

  3. Trapard dit :

    Après l’article n’est pas exhaustif et je viens d’en trouver un petit nouveau d’Albert Pyun de 1985 que je n’ai pas noté dans cet article : LE DERNIER MISSILE ou RADIOACTIVE DREAMS.

    En 2010, quinze ans après la fin de l’ultime conflit nucléaire, Phillip Chandler et Marlowe Hammer émergent de l’abri anti-atomique construit par leurs pères. Les deux jeunes hommes, habillés à la mode des années 40, sont aussi fortement imprégnés de cette culture, puisque leurs seules lectures furent des romans policiers de l’époque. C’est ainsi que Phillip et Marlowe s’improvisent détectives privés dans un monde dévasté, peuplé de dangereux mutants issus des radiations atomiques…

    Avec : John Stockwell, Michael Dudikoff, Lisa Blount, George Kennedy, Don Murray…

    Le film en entier et en v.o. :

    https://www.youtube.com/watch?v=WBqnCIjGXJ8

  4. morbius dit :

    CosmoFiction version papier ? Ouch ! Nan, nan, fini tout ça ! :-D

    Dernière publication sur Les échos d'Altaïr : LE GOUFFRE DE L'ENFER

  5. Trapard dit :

    Encore deux que j’ai oublié, c’est :

    -HELL COMES TO FROGTOWN (1987) avec Roddy Piper (INVASION LOS ANGELES).

    http://www.nanarland.com/Chroniques/chronique-hellcomestofrogtown-hell-comes-to-frogtown.html

    -LE CHEVALIER DU MONDE PERDU (1983, I Predatori dell’anno Omega) qui, malgré son côté nanar, possède une des plus belles affiches du film post-apo.

    http://www.nanarland.com/Chroniques/chronique-chevalier-le-chevalier-du-monde-perdu.html

  6. Trapard dit :

    J’ajouterai encore :

    -MEGAFORCE (1982) d’Hal Needham :

    http://www.nanarland.com/Chroniques/chronique-megaforce-mega-force.html

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