ZOMBIES DES ANNÉES 80, OUI MAIS ZOMBIES JUSQU’AU BOUT DES SEINS ! (partie 2)
Le dossier zombies des 80′s se poursuit dans CosmoFiction avec cette deuxième partie (la première est ici) et ce conseil essentiel de Trapard :
NE JAMAIS PLACER LES DEUX DOIGTS D’UN ZOMBIE DANS LA PRISE ÉLECTRIQUE D’UNE CENTRALE NUCLÉAIRE…
Autre parenthèse américaine avec les zombies atomiques de Troma Entertainment avec THE CHILDREN (1980) aka THE CHILDREN OF RAVENSBACK de Max Kalmanowicz.
Cinq enfants de Ravensback en Nouvelle-Angleterre, sont contaminés par un nuage toxique qui les transforme en zombies radioactifs…
Comme il fallait trouver une réponse contemporaine à un film métaphorique comme ZOMBIE (1979), certains sujets de morts-vivants ont plutôt prolongé la vague apocalyptique anti-pollution des années 70 avec les révoltes animales ou d’insectes ou même les hybridations toxiques qu’on trouve dans PROPHECY, LE MONSTRE (1979) par exemple. On retrouvera aussi cette même mutation toxique chez des êtres humains encore vivants avec THE BEING (1983) de Jackie Kong et avec C.H.U.D. (1984) de Douglas Cheek. Pour ce qui est des cadavres ressuscités, des films comme THE CHILDREN (avec son thème d’avant-Tchernobyl) sont alors comme le point de départ d’une longue série de films de zombies atomiques. Un thème que l’on retrouve déjà dans L’AVION DE L’APOCALYPSE (1980, Incubo sulla città contaminata) aka INVASION BY THE ATOMIC ZOMBIE d’Umberto Lenzi.
Un avion qui semble avoir été détourné par des troupes militaires non-identifiées, atterrit sur la piste d’aéroport d’une grande ville. Il en sort une horde de zombies radioactifs et affamés de chair humaine. Les zombies contaminent alors toute la ville…
Jean Rollin reprend aussi ce thème avec LA MORTE VIVANTE (1982) mais c’est avant tout, pour le réalisateur français, une manière détournée pour exploiter son univers cinématographique poético-vampiresque et gothique. Mais de manière gore tout de même, zombies obligent…
Trois ouvriers entreposent des futs de déchets toxiques dans le caveau d’un château inhabité dans lequel se trouve deux cercueils. Deux d’entre eux cherchant à dérober des bijoux, ouvrent les tombeaux, et c’est alors que l’un des corps se réveille, celui de Catherine Valmont. Celle-ci tue les deux hommes puis commence à errer dans le château et ses alentours afin d’apaiser sa soif de sang…
Pas très éloigné de LA MORTE VIVANTE (1982) sur le fond comme sur la forme, le réalisateur français de films pornographiques Pierre B. Reinhard a tourné LA REVANCHE DES MORTES VIVANTES (1986) qui ne serait pas inintéressant et même captivant, s’il ne détournait pas son sujet pour un fond de polar franchouillard.
On retrouve aussi d’autres zombies très divers et très variés dans CREEPSHOW (1982) de George A. Romero, dans MAD MUTILATOR (1983) de Norbert Moutier, dans BLOODSUCKERS FROM OUTER SPACE (1984) de Glen Coburn, dans HARD ROCK ZOMBIES (1984) aka ROCK ZOMBIES de Krishna Shah, dans RAIDERS OF THE LIVING DEAD (1986) de Samuel M. Sherman, dans SIMETIERRE (1989) et SIMETIERRE 2 (1992) de Mary Lambert. Puis dans une certaine mesure, dans JASON LE MORT-VIVANT (1986, Jason Lives: Friday the 13th Part VI) de Tom McLoughlin, et bien que ce titre français définisse une des caractéristiques de Jason Voorhees existant déjà depuis les débuts de la saga des VENDREDI 13. Et c’est sans parler de Freddy Krueger. Puis à ce niveau-là, je pourrais aussi me laisser aller à digresser un peu vers les zombies-démons d’EVIL DEAD (1982) et d’EVIL DEAD 2 (1987) de Samuel Raimi ou ceux de DÉMONS (1985, Demoni) et DÉMONS 2 (1986, Demoni 2) de Lamberto Bava. Par contre, dans DÉMONS 3 (1991, Demoni 3) aka BLACK DEMONS d’Umberto Lenzi, bien que le thème de la démonologie soit présent, il s’agit nettement plus d’un film de zombies classiques avec ces anciens esclaves africains ressuscités par des rites vaudous au Brésil, que d’une suite assumée aux deux films des années 80 de Lamberto Bava. Et dans le film de Lenzi, il n’est nulle question de coups de pieds comme dans l’art de la capoera, les zombies-esclaves frappent et tuent à grands renforts de coupe-coupes et de crochets rouillés (de vrais méchants, autrement dit).
Mais restons plutôt sur le zombie classique, comme celui de LA MANSION DE LOS MUERTOS VIVIENTES (1985) aka MANSION OF THE LIVING DEAD de Jesùs Franco, un film qui serait plutôt comme une suite érotique et indirecte à la quadrilogie espagnole des films de zombies-templiers (1971-1973-1974-1975) du réalisateur Amando de Ossorio.
L’année 1985 est un peu celle du grand retour du film de zombie ultra-gore avec le troisième volet de George A. Romero, LE JOUR DES MORTS-VIVANTS (Day of the Dead), sorte de film post-apocalyptique tourné à une période où les diverses propagandes de la « Guerre Froide » culminent toujours autant à la télévision comme au cinéma. Deux camps adverses se confrontent : des soldats face à une armée de zombies toujours organisés autours de leurs instincts primaires.
Suite à l’invasion planétaire de morts-vivants, un petit groupe de militaires arrive en hélicoptère pour rechercher d’éventuels survivants. De retour au camp militaire fortifié installé sur un abri anti-atomique datant de la guerre froide, la tension est présente entre les deux factions, les militaires et les scientifiques. Les militaires sont partisans de l’éradication pure et dure des zombies – les scientifiques recherchent un moyen d’éradiquer la contamination. De plus, un mort-vivant différent, car exprimant des émotions humaines, est domestiqué par un des savants…
Il s’agit de Bub ou Bubba, incarné par le comédien Sherman Howard. Bubba étant sûrement désormais le zombie le plus célèbre des années 80, si ce n’est de l’histoire du cinéma.
Toujours en 1985, c’est le retour du zombie atomique avec un film rock’n'roll, gore, sexy et très drôle et désormais culte : LE RETOUR DES MORTS-VIVANTS (1985, The Return of the Living Dead) de Dan O’Bannon et avec Linnea Quigley, une des égéries de Dave Altou sur CosmoFiction.
Deux employés d’une morgue sous-jacente à un entrepôt de fournitures médicales, libèrent accidentellement un gaz toxique expérimental d’un conteneur militaire stocké dans la cave depuis la fin des années soixante et censé ramener les morts à la vie. Tous les morts du crématorium et du cimetière voisin semblent s’animer et attaquer les habitants de la ville…
Je ne m’attarderai pas sur toutes les suites avouées ou non du film de Dan O’Bannon (qui eut lui-même des démêlés avec la production de son ancien collaborateur, George A. Romero en tournant ce film), mais je citerai surtout LE RETOUR DES MORTS-VIVANTS 2 (1988, The Return of the Living Dead 2) de Ken Wiederhorn (qui était déjà réalisateur du COMMANDO DES MORTS VIVANTS de 1977, cité plus haut), et LE RETOUR DES MORTS-VIVANTS 3 (1993, The Return of the Living Dead 3) de Brian Yuzna, un film qui grignote déjà bien sur le début des 90′s, mais dont la philosophie de la chair torturée de Yuzna et l’utilisation du S&M sous forme de piercings bricolés par la jeune héroïne zombifiée du film, me permet de vous donner une signification plus claire à cet article intitulé ZOMBIES DES ANNÉES 80, OUI MAIS ZOMBIES JUSQU’AU BOUT DES SEINS ! Et c’est aussi une manière de bien marquer le fait que les années 90 puis 2000 sont fondamentalement très différentes du cinéma qui nous intéresse sur ce blog.
LE RETOUR DES MORTS-VIVANTS (1985) étant déjà un gore-teen-movie, il a engendré en 1989 un autre film du genre, mais plus teeny encore, avec ZOMBIE ACADEMY (1989, Night Life) de David Acomba :
Archie travaille à mi-temps dans la morgue de son oncle, ce qui lui vaut d’être la risée des caïds du lycée. Lorsque ces derniers meurent dans un accident de voiture et sont amenés à la morgue, ils reviennent tourmenter Archie sous la forme de zombies…
- Trapard – (CosmoFiction)
À SUIVRE !
Merci, un superbe article. Je le mets en « marque-page ».
Un boulot monstre de la part de Trapard. Deux autres parties vont suivre.
Dernière publication sur Les échos d'Altaïr : LE GOUFFRE DE L'ENFER
Ça me laisse deux semaines pour boucler mon autre dossier
Dans la logique des zombies toxiques du tout début des années 80, je viens de voir TOXIC ZOMBIES (1980) de Charles McCrann, une série Z un peu farfelue. J’ai mal compris le scénario mais en gros, la zombification s’opère dans le film par une bande de hippies trafiquants de narcotiques et à l’aide d’une concoction à base de marijuana. On n’arrête pas le progrès…
Bonne nouvelle :
L’AVION DE L’APOCALYPSE (1980, Incubo sulla città contaminata) aka INVASION BY THE ATOMIC ZOMBIE aka NIGHTMARE CITY d’Umberto Lenzi…
http://www.dailymotion.com/video/x2reqza
http://www.dailymotion.com/video/x1tm5d7_portrait-d-umberto-lenzi-par-david-didelot-extrait_shortfilms
…va avoir droit à son remake (d’habitude je suis contre les remakes, mais là je dis : oui !!). Il sera produit par Umberto Lenzi lui-même et réalisé par Tom Savini (!!)
La page facebook du film pour suivre son actualité :
https://www.facebook.com/nightmarecitymovie
En début de ce chapitre je cite le film de zombies toxiques de chez Troma, THE CHILDREN (1980) de Max Kalmanowicz.
Mais je viens de le revoir dans sa version française et donc il est sorti en VHS en France sous le titre : DE SI GENTILS PETITS…MONSTRES !
À mon avis ce titre doit plus te raviver des souvenirs, Morbius. D’autant que THE CHILDREN c’est surtout le titre français d’un film de d’enfants tueurs sorti il y a pas si longtemps et qui n’a rien à voir avec une quelconque contamination radioactive.
A propos de C.H.U.D. aussi, je ne savais pas qu’il y avait eu des produits dérivés. Ça m’aurait sûrement beaucoup plu d’autant que ça a été ma première VHS d’un film d’horreur offert par ma grand-mère.
Par contre : âge = A and more. C’est un peu limite tout de même…
http://dirtyhorror.com/wp-content/uploads/2014/04/Screen-Shot-2014-04-30-at-7.27.50-AM.png
Salut Morbius,
À propos de Tchernobyl, un lien trouvé chez Anacho.
C’est vrai qu’en y repensant ça faisait bizarre et un peu con (mais soulageant) d’entendre dire que les radiations s’étaient arrêtées net aux frontières françaises…
https://rebellyon.info/L-enorme-mensonge-de-Tchernobyl