COSMOFICHE : DARK CRYSTAL (1982)
DARK CRYSTAL
Année : 1982
Réalisateur : Jim Henson & Frank Oz
Scénario : Jim Henson & David Odell
Production : Jim Henson, Gary Kurtz & David Lazer (Universal Pictures)
Musique : Trevor Jones
Effets spéciaux : Roy Field & Brian Smithies (effets visuels), Ian Wingrove (effets mécaniques), Ben Burtt (effets sonores)
Pays : USA
Durée : 93 min
Interprètes : Stephen Garlick, Lisa Maxwell, Billie Whitelaw, Barry Dennen, Michael Kilgarriff…
L’HISTOIRE
“Un autre monde, un autre temps, à l’âge des miracles… Jen et Kira, seuls survivants de la race des Gelflings, partent à la recherche d’un éclat de cristal gigantesque, qui donne force et puissance aux Mystiques, un peuple sage et pacifique. Ils devront pour cela affronter les terribles et cruels Skekses qui tiennent ces derniers en esclavage…”
5 ANNÉES DE PRÉPARATION INTENSIVE
DARK CRYSTAL, qui a obtenu le Grand Prix d’Avoriaz en 1983, est le fruit d’une rencontre extraordinaire entre Jim Henson-Frank Oz (créateurs du célèbre MUPPETS SHOW), Gary Kurtz (producteur de STAR WARS IV et STAR WARS V) et Brian Froud (illustrateur spécialisé dans le domaine du Merveilleux). Il leur a fallu cinq années de travail et de recherches intensives sur le mime, la sculpture, la peinture, le maquillage et la manipulation pour accoucher de l’un des plus beaux films de l’histoire du cinéma fantastique, une véritable œuvre d’art d’une richesse et d’une imagination rarement atteintes dans le domaine du septième art.« Personne n’avait jamais fait ce que nous tentions de faire », déclare Jim Henson.« Brian Froud avait inventé de merveilleuses créatures, pleines d’humour et d’une grande ingéniosité. Pour leur donner vie, nous avons utilisé de nouvelles techniques de manipulations et appris à travailler sur une multitude de matériaux, depuis le caoutchouc jusqu’au plastique susceptible de donner aux yeux des personnages l’éclat que nous souhaitions. »
DES COSTUMES DE 50 KILOS
À l’époque point de numérique, uniquement de l’animatronique, c’est-à-dire l’animation de marionnettes par des systèmes électroniques même si de nombreux mimes furent également employés pour se glisser sous la peau de certains personnages. Le film a eu également recourt à des danseurs, des comédiens et un clown ! Il fallait parfois endosser une carapace de Garthim qui pèse 50 kilos ! « Il nous est arrivé de rester trois heures de suite enfermés dans ces carapaces dont nous sortions défigurés, mais avec l’immense satisfaction d’avoir créé quelque chose. Notre désir de perfection nous faisait oublier la technique. Les cables qui commandaient tel ou tel mouvement de détail sont devenus des prothèses, ils faisaient parti de nous, nous les avons oubliés », déclare Jim Henson.
DES MARIONNETTES POUR PLUS DE CRÉDIBILITÉ
Jim Henson précise avoir choisi Gary Kurtz en tant que producteur car il souhaitait bénéficier de son expérience, en particulier comment ne pas dépasser un budget. Leur rencontre a eu lieu sur le tournage de L’EMPIRE CONTRE-ATTAQUE où Yoda était déjà une création Henson, animé et même doublé par Frank Oz.« Nous avions été très satisfaits de notre travail sur Yoda », avoue Jim Henson.« Mais ça n’avait fait que souligner la complexité de notre projet : tout un film avec des marionnettes… ça ne serait pas simple ! »
Gary Kurtz précise pourquoi le film a opté pour des marionnettes plutôt que pour des comédiens en chair et en os :« Si nous avons tenu à le faire comme ça, c’est qu’il nous a paru que de la sorte, les créatures seraient plus crédibles que des êtres humains, même artistiquement maquillés. Nous avons fait des essais avec des enfants et des nains en costume, mais nous avons très vite compris que ça émoussait sensiblement le côté fantastique, merveilleux, du film. »
BRIAN FROUD, LE CRÉATEUR
C’est Brian Froud, talentueux artiste du Merveilleux, qui va s’atteler à la création de tous les personnages du film. Il devra faire face constamment au délicat problème du passage du croquis à la réalisation de la marionnette. « Le plus facile fut de leur donner une allure générale », dit-il. « Cela se compliquait lorsqu’il s’agissait de traduire la grande idée en un animal capable de se mouvoir. »
Brian Froud est fier de son travail sur DARK CRYSTAL : « Je voulais que ce soit un succès du point de vue artistique, et à mon avis nous y sommes arrivés. Nous avons fait un grand pas en avant, même si l’on ne s’en aperçoit que d’ici quelques années. Il s’y trouve des images d’une telle densité que sa vision requiert une certaine attention, voire de la concentration de la part du public. C’est mon problème lorsque je le regarde ; j’ouvre tout grand les yeux, j’en oublie d’écouter ce qui se passe ! Ce film est tellement original et nouveau pour moi que je suis à chaque fois emballé. »
SERVICES DE TABLE ET TAPISSERIES SKEKSES
Harry Lange (2001 : L’ODYSSEE DE L’ESPACE, MOONRAKER…) s’occupera quant à lui des magnifiques décors de DARK CRYSTAL, mais pas seulement des décors de fond, il sera également à l’origine des armes, des cannes, des bijoux, des tapisseries, des tentures anciennes et du service de table des Skeksis ! Harry Lange avoue avoir appris beaucoup sur le tournage de DARK CRYSTAL, un film dont il gardera un excellent souvenir : « C’était un film difficile à faire, mais rien d’insurmontable. Et je suis bien content d’avoir participé à l’élaboration d’un film aussi ambitieux et expérimental, au fond. Personne n’avait jamais rien fait de pareil. Et je doute qu’il se trouve quelqu’un pour essayer un jour prochain. »
UN THÈME DE 4 NOTES
La splendide musique du film est l’oeuvre de Trevor Jones, lequel l’a composée en quelques jours seulement malgré son implication dans le projet durant deux ans et demi : « J’ai écrit un thème principal qui, selon moi, collait exactement avec l’atmosphère fantastique du film et dans les quatre notes toujours répétées duquel on retrouve toutes ces implications. »
UNE EXPÉRIENCE VISUELLE UNIQUE
DARK CRYSTAL est une expérience visuelle unique, une œuvre d’art qui prend vie sous nos yeux émerveillés, un monde imaginaire d’une richesse absolue et d’une beauté fascinante, pour ne pas dire saisissante. Plus de trente ans après sa sortie, le film de Jim Henson et Frank Oz garde tout de son impact. C’est la perfection à tous les niveaux : de l’animatronique aux décors et paysages en passant par les objets et la musique. Rien n’a été oublié. DARK CRYSTAL est la preuve formelle que lorsque la volonté de réussir est là, on peut déplacer les montagnes, le pouvoir de création l’emporte sur tous les plans.
La suite annoncée pour 2011, POWER OF THE DARK CRYSTAL, et qui devait être réalisée par Genndy Tartakovsky (LE LABORATOIRE DE DEXTER, SAMOURAÏ JACK, CLONE WARS…) n’a pas abouti. Retard ? Report ? Abandon ?… On devait y suivre les aventures d’une mystérieuse fille de feu, qui avec l’aide d’un paria Gelfling, volait un éclat du cristal légendaire dans le but de faire revivre le soleil mourant se trouvant au centre de la planète… Nul doute que cette suite se fera un jour, avec ou sans Tartakovsky.
L’AVIS DES SPÉCIALISTES
« L’histoire des deux Gelflings à la recherche d’un éclat de cristal susceptible de redonner quelque souffle à un monde moribond n’est pas à proprement parler passionnante, mais les décors et, surtout, le bestiaire fantastique plein d’imagination se révèlent des plus réjouissants. » (Lorris Murail / Guide Totem : La Science-Fiction / éd. Larousse / 1999)
« Dommage que les deux héros soient si anodins et stéréotypés, et que le débordement de la fantasy ait édulcoré ce qui, à l’époque, passait à juste titre pour une œuvre novatrice. » (Jean-Pierre Andrevon /100 Ans et plus de Cinéma Fantastique et de Science-Fiction / éd. Rouge profond / 2013)
« Chacune des images du film, dotée d’une richesse visuelle à laquelle un simple regard ne peut suffire, s’affirme comme un véritable morceau de bravoure que l’on savoure avec un intérêt passionné. D’autant plus que l’action est toujours présente au fil des séquences, qui, pour insolites et diversifiées qu’elles soient, se fondent en une parfaite harmonie. Une superbe fable philosophique qui enchantera petits et grands. » (Cathy Karani / L’Écran Fantastique 67)
- Morbius – (CosmoFiction)
Sources : Wikipédia, L’Écran Fantastique, Première.
Très bon dossier pour un très grand film !