LE CINOCHE DE TRAPARD : CARNAGE (1981)
Entre confessions, souvenirs d’ado et nostalgie d’antan, Trapard nous propose un vrai CARNAGE aujourd’hui, celui de Tony Maylam réalisé en 1981 !
Puisque CosmoFiction revient sur les années 80, c’est tout naturellement que je vais revenir sur ma culture du cinéma d’horreur bis qui est elle aussi née lors de cette décennie.
Je me souviens avoir vu CARNAGE (The Burning) en 1988, année où CosmoFiction voyait le jour, et période durant laquelle j’hésitais déjà entre rester et quitter le Sci-Fi Club. Ayant intégré l’association en juin 1986, ma cinéphilie s’était déjà affinée en cette année 1988, année de mes 17 ans. Et trouvant ma culture très centrée sur des sujets beaucoup plus terre-à-terre que la science-fiction ou les sujets empreints d’irréel, ce sont les nouvelles cultures geeks qui ont intégré le Sci-Fi qui m’ont décidé à partir petit à petit.
Et en cette année 1988, la location de VHS avait un sens différent pour moi car autant quatre ans auparavant je parcourais les rayons de vidéoclubs en créant des liens entre chaque films loués, autant, au fil du temps, je décidais régulièrement de me laisser surprendre en louant des VHS avec des jaquettes aux dessins les plus zarbis les uns que les autres. Et être déçu d’un film ne me dérangeais plus vraiment, d’autant que j’étais plutôt solitaire, et me plaindre ne me serait pas venu à l’esprit. Et c’est dans cette logique que j’avais loué CARNAGE. Ceci très machinalement. Mais quoi que… Il faut bien avouer que l’affiche où l’on découvre cette silhouette qui brandit une paire de cisailles m’avait très motivé. Je sais que je ne lisais déjà plus les résumés derrière les boîtiers qui étaient généralement erronés et mensongers, et CARNAGE m’annonçait un « Psycho-Killer » (la désignation du Slasher dans les années 80) du genre d’un VENDREDI 13 : sanglant, expéditif et avec des scènes atmosphériques et violentes.
Et en 1988, je n’empruntais plus les K7 des « Grands », c’est-à-dire, que ce n’était plus des amis de deux ou trois ans plus vieux que moi, qui me fournissaient des films « pour que je me fasse peur », seul, à la maison, et de préférence la nuit, devant le premier EVIL DEAD, ou L’ENFER DES ZOMBIES, ou encore INSEMINOÏD (merci à Eric T., pour ces moments).
Ou à deux, avec mon meilleur pote de l’époque, lorsqu’on louait des films gores ou d’horreur légèrement olé olé des seventies, qu’on regardait dans le noir, chez lui ou chez moi, lorsque nos parents respectifs étaient couchés (et merci aussi à Laurent S., pour ces moments).
Non, lorsque j’avais loué CARNAGE, je revenais chez moi avec « le film de la soirée » que je posais sur la table de la cuisine, et si mon frère ou mes parents n’avaient rien à faire après le repas, ils s’installaient devant le magnétoscope pour regarder le film avec moi. À la même enseigne que si moi, ou un autre, avions loué un Sylvester Stallone, un Clint Eastwood, ou même, une nouveauté quelconque.
CARNAGE m’avait assez plu, car j’y voyais un sous-VENDREDI 13 plutôt réussi, du genre des ROSEMARY’S KILLER et autre film de vengeance et de meurtres à l’arme blanche du tout début des années 80. Le film démarrait d’ailleurs à la manière du second volet des VENDREDI 13, autour d’un feu, dans un camp de colonie de vacances, puis après une plaisanterie d’ados qui tournait mal, ça virait au CARNAGE annoncé par le titre.
J’ai acheté le DVD en Zone 1, il y a deux ans, et j’en ai profité pour le revoir, et comme de bien entendu, j’ai dû faire quelques efforts pour réadapter mon regard à ce format de séries B d’il y a trente ans. Avec son rythme de montage lent, ses cadrages souvent serrés pour cacher le manque de moyens financiers, et le côté extrême du jeu des comédiens – surtout adolescents – de ce genre de film. Et forcément, j’imagine sans peine la difficulté qu’aurait à le voir une personne qui aurait grandi en découvrant les formats standards TV et ciné des années 90. Et c’est une des raisons pour lesquelles j’adhère depuis quelques années à cette culture appelée – récemment – le « cinéma bis », parce qu’elle me permet de regrouper des films que j’ai aimé à cette époque, mais non pas par genres, mais par influences, par années, par thèmes, par réalisateurs. Et je dois même avouer que la qualité d’un film n’est quasiment plus un grand facteur d’intérêt pour moi, je recherche plus son contexte de tournage et de sortie en salles ou en vidéo. Et cette culture du cinéma bis m’a aussi permis de la concilier avec une autre culture que j’appréciais en parallèle, qui est celle du cinéma d’auteur, que j’ai souvent considérée comme contradictoire, alors qu’elle n’est que complémentaire.
- Trapard – (CosmoFiction)
Un très bon article, merci Trapard.
Et il nous en prépare d’autres : MATADOR et PROPHECY ! On va encore se régaler.
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Dis-donc, tu divulgues des « secrets professionnels »
J’ai reçu un chèque. ^^
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on fait moite-moite ? ^^
C’est sur qu’avec un article de cette qualité on se demande encore comment on peut autoriser Dave Altou à publier des textes sur ce blog !
Tout le monde attend les prochains textes de Dave Altou !
Pour ceux qui ont dû se farcir « ma vie » en parcourant cet article pour essayer de trouver le DVD de CARNAGE, sachez que si vous passez par Paris, j’en ai moi-même acheté ma Zone 1 à Metaluna store – Anciennement Movies 2000. https://fr-fr.facebook.com/movies2000
CARNAGE EN ENTIER EN VERSION FRANÇAISE ICI :
http://www.youtube.com/watch?v=ZY4Z_o3Pbvg&list=PLSbBfHZZcsPvcg7LtfKEnTFgUC0o5NBw3
Je l’avais déjà mis.
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Ah oui, mince !
Pas grave : deux fois valent mieux qu’une !
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