COSMOFICHE : LIFEFORCE (1985)
LIFEFORCE
Année : 1985
Réalisateur : Tobe Hooper
Scénario : Dan O’Bannon et Don Jakoby, d’après le roman de Colin Wilson « Les vampires de l’espace »
Production : Menahem Golan et Yoram Globus (Cannon Group)
Musique : Henry Mancini
Effets spéciaux : John Dykstra
Pays : USA
Durée : 1h44
Interprètes : Steva Railsback, Peter Fifth, Frank Finlay, Mathilda May, Patrick Stewart, Michael Gothard…
L’HISTOIRE
Un vaisseau spatial anglo-américain en mission vers la comète de Halley découvre, caché derrière elle, un immense vaisseau extraterrestre de plus de cent kilomètres. Une équipe pénètre à l’intérieur et trouve les restes momifiés de chauves-souris géantes ainsi que trois sarcophages de cristal contenant chacun un humanoïde nu. Les corps, en état de léthargie, sont ramenés sur Terre pour être étudiés à Londres. Mais les humanoïdes se réveillent et provoquent la panique dans la capitale britannique et bientôt dans le monde entier…
DES VAMPIRES DE L’ESPACE
Fort de son succès international acquis avec POLTERGEIST en 1982, Tobe Hooper, célèbre réalisateur du non moins célèbre MASSACRE À LA TRONÇONNEUSE (TEXAS CHAINSAW MASSACRE : THE SHOCKING TRUTH / 1974), se voit confier la tâche de réaliser cette grosse production de la très productive (et très contestée) Cannon des années 1980. « Menahem Golan m’avait fait parvenir un exemplaire des « Vampires de l’espace » de Colin Wilson au cours de l’été 1983″, déclare Tobe Hooper. « Je l’ai lu en un week-end, nous nous sommes entretenus 15 minutes, et j’ai été engagé pour réaliser le film ! Les premières pages du roman, et notamment la découverte du vaisseau spatial et des trois humanoïdes m’avaient fasciné. Wilson était arrivé, par la seule vertu de son style, à créer une ambiance horrifiante dans laquelle j’avais retrouvé mes propres visions. Le livre se situait dans un avenir lointain, mais nous avons décidé de rendre l’action contemporaine pour faciliter l’identification du spectateur. J’ai engagé Dan O’Bannon et Don Jakoby pour écrire le scénario. O’Bannon sait très habilement doser les éléments futuristes, le suspense et l’horreur. Nous avons eu de très bonnes relations. C’est un scénariste rapide, et nos vues se sont remarquablement complétées. »
LES MEILLEURS TECHNICIENS DE L’ÉPOQUE
LIFEFORCE, réalisé en 1985 pour un budget de 25 millions de dollars, profite astucieusement du passage en 1986 de l’impressionnante comète de Halley aux environs de la Terre, passage qui a lieu à peu près tous les 76 ans (2061 pour le prochain…). Les comètes ayant depuis toujours fasciné et inquiété les hommes, la presse de l’époque entretient cette peur de l’inconnu. Les frères Golan Globus sautent sur cette occasion rêvée pour exploiter cinématographiquement l’événement, première incursion de Tobe Hooper dans le domaine de la science-fiction. Pour cela, ils décident de lui offrir un panel des meilleurs techniciens de l’époque : John Graysmark (chef décorateur de RAGTIME), Alan Hume (chef opérateur du RETOUR DU JEDI), John Dykstra (superviseur des effets spéciaux de STAR WARS IV), Nick Maley (maquilleur de KRULL) et beaucoup d’autres encore. En outre, la musique du film est confiée au talentueux Henri Mancini (connu entre autres pour son thème de LA PANTHERE ROSE). Enfin, si le casting fait la part belle aux acteurs peu connus (Patrick Stewart ne l’était pas autant qu’aujourd’hui avec STAR TREK et X-MEN), il laisse la place à une nouvelle venue, la Française Mathilda May, choisie pour sa beauté plastique… Celle-ci déclare à propos de son rôle : « Au début, je me suis demandée dans quelle affaire je m’engageais. Je sais qu’ils souhaitaient pour le rôle une fille dont le physique présente la particularité de ne pouvoir être immédiatement associé à un pays. La recherche du casting a d’ailleurs été internationale. Mon agent m’a appelée en me disant que je devais me rendre à Londres sur le champ : tout ce que je savais du film, c’est que le réalisateur était Tobe Hooper, dont je connaissais, en particulier, Poltergeist. Et c’est là que j’ai eu le choc : car la première chose qu’on m’a demandée a été de me déshabiller… »
38 DÉCORS
38 décors sont nécessaires pour LIFEFORCE, dont le plus imposant : l’antre des vampires de l’espace à l’intérieur du vaisseau extraterrestre. Le film est entièrement tourné aux studios Thorn Emi d’Elstree en Angleterre, avec un quartier entier de la ville de Londres qui sera reconstitué sur plusieurs centaines de mètres carrés. Des dizaines de morts-vivants sont conçus par Nick Maley, maquilleur prothésiste. Ces zombies sont le résultat des méfaits des vampires de l’espace assoiffés de l’énergie vitale des êtres humains qu’ils aspirent dans un tourbillon d’ectoplasmes. C’est également Nick Maley qui se verra confier la tâche ardue de créer la gigantesque chauve-souris finale du film. Tobe Hooper déclare à propos du travail de Nick Maley : « Nick Maley a réussi des prothèses grandeur nature, des robots entièrement articulés incroyablement osseux, tout racornis, télécommandés par radio ou par fil, dont certains nécessitaient pas moins de vingt opérateurs ! »
L’ÂME HUMAINE VAMPIRISÉE
En ce qui concerne les attaques des vampires extraterrestres, John Dykstra déclare : « Il nous fallait représenter l’âme humaine quittant le corps. Ce qui n’était pas rien. Après tout, je n’en avais jamais vu, pas plus en train de quitter l’organisme humain que de faire quoi que ce soit d’autre… Nous voulions quelque chose d’impalpable, de ténu comme un voile ; quelque chose de translucide, de tangible et d’intangible à la fois. Il fallait que ce soit reconnaissable, identifiable instantanément par la couleur, la forme ou le mouvement, de telle sorte que le public comprenne ce qui était en train d’arriver d’une séquence à l’autre. »
UN ÉCHEC DE LUXE
Six mois de tournage, 400 acteurs et techniciens seront nécessaires à Tobe Hooper pour finalement accoucher d’un film brouillon, particulièrement décevant dans sa mise en scène, le jeu de ses acteurs et son rythme. Le sujet, pourtant prometteur, aurait peut-être abouti entre de meilleures mains. LIFEFORCE, continuellement plongé dans l’obscurité, réserve malgré tout quelques jolies séquences comme l’ouverture du film, Londres en proie aux morts-vivants ou encore la beauté plastique de Mathilda May en vampire de l’espace. Mais malheureusement cela ne suffit pas pour un faire un bon film, même en bénéficiant des meilleurs techniciens au monde, surtout si le projet est livré à un réalisateur incompétent. LIFEFORCE ne rapportera que 11 millions de dollars et scellera le destin et la réputation, surfaite, de Tobe Hooper.
L’AVIS DES SPÉCIALISTES
« Avec un enthousiasme juvénile, Hooper nous donne des séquences spatiales ronflantes pleines d’effets spéciaux stupéfiants. Et une vampire qui passe son temps toute nue. Et des victimes qui se désintègrent, et une théorie prouvant que Dracula était un extraterrestre, et – de plus en plus fort – Londres en proie aux flammes et aux zombies sans compter un accouplement sauvage dans la Cathédrale Saint-Paul ! Que demander de plus ? Peut-être un scénario qui perde moins de boulons en marche, une réalisation qui ne ridiculise pas tout ce qu’elle touche, et des acteurs moins granitiques. A ceci près, Lifeforce est un beau jouet. » (Guy Delcourt / L’année du Film Fantastique 85-86 / éd. Bédérama)
« Quand on compare en effet le film et le livre de Wilson, on éprouve le paradoxal sentiment de vivre vraiment la même histoire et, dans le même temps, une histoire complètement différente ! La solution de l’énigme est évidente : les deux scénaristes ont réussi une excellente transposition sur le plan de l’image de ce qui fonctionnait fort bien sous la forme romanesque. Au point que sur le moment, le livre risque même de paraître, comparativement, un peu faible, poussiéreux et verbeux. » (Bertrand Borie / L’Ecran Fantastique 61)
« Une œuvre marquante et souvent effrayante à qui il faut chercher une parenté thématique certaine avec LES MONSTRES DE L’ESPACE. » (Jean-Pierre Andrevon /100 Ans et plus de Cinéma Fantastique et de Science-Fiction / éd. Rouge profond / 2013)
- Morbius – (CosmoFiction)
Sources : Wikipédia, L’Ecran Fantastique, L’Année Du Cinéma Fantastique 85-86.
L’AFFICHE : LA GALAXIE DE LA TERREUR (1981)
Pour le plaisir des yeux, le talent d’un artiste, les souvenirs ou tout simplement la découverte d’une œuvre méconnue : L’AFFICHE !
LA GALAXIE DE LA TERREUR (Galaxy of Terror) est un excellent petit film de science-fiction horrifique de série B produit par Roger Corman et réalisé par Bruce D. Clark. On peut même dire qu’il est devenu, avec le temps, à sa façon, un film culte recherché par de nombreux fantasticophiles français, car ses versions Blu-ray et DVD sont toujours introuvables en France alors qu’elles sont disponibles aux States. En attendant, si vous ne le connaissez pas encore, vous pourrez toujours le découvrir sur YouTube (en V.O. seulement) où LA GALAXIE DE LATERREUR est visible dans on intégralité, ici. Et bien entendu, CosmoFction aura l’occasion de revenir sur ce film.
L’histoire de LA GALAXIE DE LA TERREUR est la suivante : Quelque part aux confins d’une galaxie, une planète stérile : Morganthus. Celle-ci est aux mains du Maître, un être impitoyable au pouvoir immense. Attiré par un champ de force, le vaisseau spatial Rebus s’écrase sur la surface de Morganthus… Sur Xercès, on s’inquiète de la disparition du vaisseau Rebus et la décision est prise d’envoyer une équipe de sauvetage à la recherche de survivants éventuels. En arrivant en vue de Morganthus, le vaisseau sauveteur est attiré à la surface de la planète par un champ magnétique puissant… L’équipage comprend comment leurs camarades ont été obligés de se poser, et la découverte de leurs cadavres atrocement mutilés leur font comprendre qu’à leur tour, ils sont en danger. Pour repartir et vaincre ce champ magnétique, un seul moyen : venir à bout du Maître de Morganthus… De dures épreuves attendent les membres d’équipage, ils devront affronter mille dangers dont une machiavélique machine à matérialiser les peurs et les fantasmes…
- Morbius – (CosmoFiction)
COSMOPAGE : PORTRAIT DE SIGOURNEY WEAVER – AOÛT 1988
CosmoFiction ayant été un fanzine avant de devenir un blog, nous vous proposons régulièrement des pages de ses vieux numéros scannés. Un retour à une époque où les fanzines étaient faits à partir de collages, de marqueurs indélébiles et de machines à écrire !
Voici un portrait passionné de Sigourney Weaver en trois pages. Il est paru dans le numéro 3 de CosmoFiction Fanzine, en août 1988, et c’est un fervent amateur de la belle grande Américaine qui l’a écrit, Paul-Étienne. Je me souviens encore de sa passion (pour ne pas dire de son amour) sans limite pour Sigourney qu’il surnommait sa Sig-sig ! Il suffit d’ailleurs de lire le début de son article pour s’en convaincre ! À signaler également que Jean-Claude avait croqué la belle dans une sympathique caricature.
- Morbius - (CosmoFiction)
LE CINOCHE DE TRAPARD : KILLER KLOWNS FROM OUTER SPACE (1988)
Des clowns venus de l’espace ?… C’est possible nous dit Trapard, surtout si « clown » ne s’écrit pas avec un « c » mais avec un « k », dans ce « k » tout s’explique : cela n’a rien de terrien, Trapard nous l’assure et nous rassure.
Dans une petite ville américaine, des étudiants boivent et flirtent ensemble au moment où une étoile filante traverse le ciel et s’écrase tout près d’eux. Mike et Debbie marchent en direction de l’étoile et découvrent une sorte de chapiteau géant avec des couloirs multicolores. Ils pénètrent dans l’engin jusqu’à une pièce remplie d’immenses cocons roses en coton et en sucre qui renferment des cadavres. Le chapiteau est en fait un véhicule spatial venu d’une autre planète et dont les passagers sont des clowns venus détruire la Terre…
Stephen Chiodo est crédité comme réalisateur de cet OVNI qui est un mélange de graphisme de SF des 50′s (surtout celui des ENVAHISSEURS DE LA PLANÈTE ROUGE, 1953) et d’humour de la fin des 80′s, mais ce projet farfelu est né de l’esprit des frères Chiodo. Stephen, Charles et Edward Chiodo, est un trio de créateurs d’effets spéciaux issus du Bronx new-yorkais et à qui l’on doit entre autres les marionnettes des CRITTERS (1986).
Ce retour aux 50′s était très courant dans la SF des années 80. Souvenez-vous des ENVAHISSEURS SONT PARMI NOUS (1983, Strange Invaders) et son univers paranoïaque très fifties, mais aussi EXPLORERS (1985), LA NUIT DES SANGSUES (1986, Night of the Creeps), CHEESBURGER FILM-SANDWICH (1987, Amazon Women on the Moon), LE BLOB (1988), L’HOMME-HOMARD VENU DE MARS (1989, Lobster Man From Mars) et tant d’autres. Et c’est sans oublier les premiers films de Tim Burton.
KILLER KLOWNS FROM OUTER SPACE, ou LES CLOWNS TUEURS VENUS DE L’ESPACE, est un pur produit de contre-culture américaine destiné au circuit de location de la VHS, avec cet humour décalé et plein de dérision, et cette touche rock que l’on retrouvait déjà dans LE RETOUR DES MORTS-VIVANTS (1985, Return of the Living Dead). Cette dérision très rock’n'roll est à son comble à chaque apparition sur fond de heavy metal synthétique des clowns tueurs qui anéantissent au laser autant de bimbos, de vieillards que de loubards et de policiers.
KILLER KLOWNS FROM OUTER SPACE est un film qui est devenu culte, et son mélange d’étrangeté surréaliste et d’humour sadique n’est pas étranger à son succès. Deux ans plus tard, ÇA (1990, It!) reviendra sur cet humour sadique et guignolesque avec un autre clown bien plus célèbre et dont la première édition du roman de Stephen King aux États-Unis est de 1986, donc antérieure à la réalisation de KILLER KLOWNS FROM OUTER SPACE.
Les frères Chiodo ont annoncé la sortie, pour 2015 de RETURN OF THE KILLER KLOWNS IN 3D, ce qui ne peut immanquablement que réjouir les fans de leur film.
- Trapard- (CosmoFiction)
10 MÉCHANTS DES 80′s
10 méchants des 80′s, capturés au hasard et aussitôt mis en cage pour les besoins de cet article ! Leur réputation n’est plus à faire et leur dangerosité n’est plus à prouver, aussi me fallait-il prendre quelques précautions au cas où…
LE PLUS DÉTERMINÉ : LE T-800 (Terminator – 1985 – James Cameron)
On l’appelle aussi le Terminator (traduisez : L’Éxécuteur, en quelque sorte). Mi-homme mi-machine, nous avons là affaire à un cyborg modèle T-800. Il ne s’agit pas du plus perfectionné, d’autres suivront, beaucoup plus élaborés, dont le T-1000, mais il demeure certainement le plus déterminé. Programmez-lui sa mission et il l’exécutera jusqu’au bout sans la moindre pitié, avec la froideur de la Mort, aussi froide que sa carcasse métallique recouverte de muscles et de chair. Quasiment indestructible (sa résistance au feu, aux tirs, aux explosions, aux broyeurs est phénoménale), il représente une véritable machine de guerre dont peut se vanter son fabricant, Skynet. Le T-800 affectionne particulièrement les ensembles de cuir noir et, surtout, les lunettes de soleil appropriées. En outre, il sait adapter son langage en fonction de l’individu auquel il s’adresse de sa voix déshumanisée qui possède pourtant un étrange accent autrichien…
LE PLUS BLAGUEUR : FREDDY KRUEGER (Les Griffes de la Nuit – 1984 – Wes Craven)
À l’origine, il s’agit d’un odieux criminel qui n’a pas hésité à assassiner une vingtaine d’enfants. Les parents des petites victimes se chargeront de lui régler son compte en incendiant sa maison, et notre Freddy mourra brûlé vif. Bien fait pour lui. Mourra ? Pas vraiment en fait. Freddy Krueger hante désormais les rêves, ou plutôt les cauchemars, de ses nouvelles victimes : les enfants de ceux qui l’ont éliminé… Vêtu d’un chapeau et d’un pull à rayures, à jamais défiguré par ses graves brûlures, il agite dans sa main droite une série de lames fixées sur un gant. C’est avec cette arme originale qu’il découpe, éventre, décapite ou déchiquette ses infortunées victimes dans leurs rêves. Oui, car pour résister à Freddy, il ne faut surtout, surtout pas s’endormir. Le sommeil est la porte des rêves, et les rêves représentent son territoire de chasse. C’est là où, avec un humour morbide, il traque ses jeunes victimes, souvent des ados bien cons, et dans un véritable décorum digne d’un Lewis Carroll qui aurait sombré dans le trash, Freddy s’amuse à saigner du teenager dans de grands éclats de rire vengeurs…
LE PLUS OLD FASHION : MING, L’EMPEREUR (Flash Gordon – 1980 – Mike Hodges)
L’empereur Ming règne sur les planètes Mongo, Arboria, Frigia et tant d’autres. Véritable tyran cruel et sanguinaire, Ming se délecte de voir les peuples de l’Univers souffrir sous son joug. Pour lui, les autres civilisations ne sont que des pions sur le gigantesque échiquier du cosmos, et l’homme, en joueur invétéré, ne fait que les manipuler, les déplacer et les éliminer. Ming possède une fille, la belle princesse Aura, presque aussi perfide que lui. En tout cas, et malgré son âge, l’appétit sexuel de l’empereur s’avère au plus haut de sa forme, et l’on pourrait même se demander s’il n’a pas commis l’inceste en voyant Aura roucouler si langoureusement à ses côtés… Ming se régale également de divers costumes, tous plus kitschs les uns que les autres, mais c’est la mode sur Mongo. Paillettes, couleurs criardes, dorures, rien n’échappe aux mauvais goûts de ce vieux fou que même une Lady Gaga, pourtant déjà bien atteinte sur ce plan là, ne pourrait aucunement concurrencer.
LE PLUS REPTILIEN : THULSA DOOM (Conan le Barbare – 1982 – John Milius)
Redoutable ennemi de Conan, le Cimmérien, Thulsa Doom impose ses méfaits de son temple situé sur la Montagne du Pouvoir et dirige, tel un sorcier gourou, sa secte d’adorateurs. Notre homme, plutôt bien portant et chevelu, possède une voix (du moins en V.O.) qui n’est pas sans rappeler celle d’un autre tyran, un certain Darth Vader qui habite, quant à lui, dans une galaxie très lointaine… Thulsa Doom, aussi glacial qu’un reptile, a la possibilité de se métamorphoser en un gigantesque serpent, et son pouvoir hypnotique peut s’avérer fatal. Mais tout tyran aussi puissant qu’il soit possède sa faille, et Conan saura l’exploiter afin de lui trancher la tête. Belle revanche pour celui qui aura vu sa famille toute entière se faire massacrer par ce monstre.
LE PLUS SQUELETTIQUE : SKELETOR (Les Maîtres de l’Univers – 1987 – Gary Goddard)
Skeletor est forcément un copain de Ming : tous deux partagent en effet la même soif de pouvoir et de conquête, sans compter le joug qu’ils exercent sur leurs peuples afin de les asservir au plus haut point. Et comme son univers est devenu trop étroit, Skeletor n’hésite pas à venir chasser du Musclor sur la Terre. « Skeletor »… « Skeletor » ?… Oui, quel nom particulier, je vous l’accorde… Aux environs d’Eternia, une chance que le ridicule ne tue pas en plus de Skeletor et de ses armées. Comme son nom l’indique, notre tyran possède le visage d’un crâne de squelette, oui, car même ailleurs dans les autres galaxies les aliens semblent tous détenir une apparence semblable à celle des êtres humains. Que l’Univers est bien fait. Sinon, que dire… Skeletor passe son temps à faire des va-et-vient tonitruants dans sa salle du trône en martelant puissamment le sol de sa canne. Sa colère est terrible, il en veut constamment au pauvre Musclor et ses alliés. Ce qui causera sa perte. Finalement, Skeletor aurait mieux fait de rester chez lui jouer aux osselets.
LE PLUS ZOMBIFIÉ : JASON VOORHEES (Vendredi 13 – 1980 – Sean S. Cunningham)
Le p’tit Jason n’a pas eu de chance dans son enfance. Alors que, déjà, la nature ne l’avait pas gâté physiquement, notre bambin va tomber à l’eau et se noyer au cours d’un séjour en colonie de vacances à Crystal Lake… Mais que faisaient donc à ce moment là les moniteurs pour n’avoir rien vu ? Eh bien ils faisaient l’amour, dans le pré… Cependant, c’est bien plus tard que l’on va découvrir que Jason a échappé de justesse à la noyade. Le petiot, s’étant réfugié dans une cabane, va vivre en ermite. Entre temps, sa maman ayant été zigouillée par une ado du camp de Crystal Lake, et Jason ayant bien, bien grandi, ce dernier va dès lors entreprendre le massacre de tout ce qui est ado et qui fornique dans la nature sous les arbres, sous les tentes, près du feu, derrière les buissons, dans les branches, sous l’eau, sur l’eau… Rivalisant d’imagination pour notre plus grand plaisir, et affublé d’un masque de hockey, Jason va se livrer à une véritable boucherie où tout le monde y passera de la manière la plus horrible et la plus originale possible. Maintes fois abattu, notre Jason reviendra régulièrement d’entre les morts pour s’occuper encore et toujours des teenagers mal éduqués.
LE PLUS GROS : BARON HARKONNEN (Dune – 1984 – David Lynch)
Le baron de la Maison Harkonnen, ennemi juré des Atréides, vit sur la planète Geidi Prime. Vladimir, tel est son prénom (il n’est pourtant pas russe, je vous l’assure), s’avère si obèse, si lourd et si bouffi tout plein qu’il ne peut se déplacer qu’avec des suspenseurs. Là, dans les airs, heureux qu’il est de se sentir tout à coup aussi léger qu’une plume, notre baron éructe, vocifère, postillonne sa haine envers le duc Leto et son ascendance. Un médecin traite régulièrement les pustules et boursouflures immondes qui lui couvrent le visage, se régalant visiblement d’en extraire le pus… Vladimir est un monstre aussi appétissant qu’une mouche verte sur du fumier. Et sa cruauté envers les autres saura se retourner contre lui.
LE PLUS VAMPIRIQUE : JERRY DANDRIGE (Vampire, vous avez dit Vampire ? – 1985 – Tom Holland)
Ne vous fiez pas au charme de Jerry Dandrige ou vous pourriez le regretter. Sous ses airs de séducteur dandy, Jerry n’a rien à voir avec Lewis, non, rien d’un comique du tout. Notre homme n’est autre qu’un vampire, pas l’un de ces machins blafards sortis tout droit d’un TWILIGHT, non, plutôt un vampire new look à la peau mate, ce qui est rare, je vous l’accorde. Venu s’installer près de la maison de Charlie Brewster, un ado totalement fou de films d’horreur, il va vite séduire sa petite amie et tenter d’utiliser ses canines. Si notre vampire respecte dans l’ensemble certaines particularités liées à sa race démoniaque (dort dans un cercueil, aucun reflet dans une glace), il ne suffit pas de brandir un crucifix devant lui afin de s’en protéger : encore faut-il avoir la foi. Enfin, Jerry peut se transformer en une horrible chauve-souris bien loin de celles que l’on agitait avec des fils dans les films d’antan.
LE PLUS ATTEINT : MOLA RAM (Indiana Jones et le Temple Maudit – 1984 – Steven Spielberg)
Mola Ram, grand prêtre indien, dirige ses disciples, les Thugs, pour réaliser des sacrifices humains dans son immense temple souterrain. Il s’agit d’honorer ainsi la déesse Kâlî. Personnage fou à lier et, forcément, très dangereux, Mola Ram est à la recherche des cinq pierres de Sankara, pierres sacrées dont il détient déjà les trois premières. Celui qui parviendra à les posséder toutes connaîtra alors fortune et gloire. Prêt à tout pour parvenir à ses fins, Mola Ram n’hésite pas à faire des enfants ses esclaves ou à utiliser la torture. Une chance : Indy sera là pour le livrer aux crocodiles affamés. Ainsi finira le grand prêtre indien qui n’aura donc jamais connu fortune et gloire.
LE PLUS GORE : HERBERT WEST (Re-animator – 1985 – Stuart Gordon)
Herbert West est un jeune étudiant en médecine complètement disjoncté, comme ses appareils qui provoquent des courts-circuits au cours d’expériences peu recommandables. Normal, me direz-vous, quand on travaille à l’université Miskatonic d’Arkham. Brillant élève du professeur Carl Hill qui est un éminent spécialiste de la physionomie et du fonctionnement du cerveau, Herbert va bientôt s’opposer violemment à son professeur, et l’élève deviendra alors le grand rival de Carl Hill en personne. En effet, Herbert West prétend pouvoir réanimer les morts grâce à une substance fluo de sa création, ce qui ne va pas sans scandaliser son prof. La guerre est donc déclarée, et tout cela finira forcément dans un bain de sang où têtes décapitées et tripes en tous genres formeront un puissant cocktail gore. Sans doute qu’Herbert avait lu les travaux d’un certain baron Frankenstein avant de faire ses preuves. En attendant, ses résultats seront loin d’être à la hauteur…
Il est temps pour moi de relâcher ses dangereux individus sur le web avant qu’il ne soit trop tard !
- Morbius – (CosmoFiction)
REPORTAGE : GOLDORAK
GOLDORAK, GO ! GOLDORAK : LE dessin animé japonais qui a marqué ma jeunesse… CosmoFiction vous présente à nouveau un reportage réalisé par M6 sur le célèbre robot géant piloté par Actarus dans les années 80. Si pendant longtemps la série fut introuvable en France en DVD (un distributeur français a même vu ses coffrets retirés de la vente pour de sombres histoires de droits), elle est désormais disponible à la vente, qu’on se le dise !
- Morbius – (CosmoFiction)
MAG STARLOG N°124
Ce Starlog 124 de novembre 1987, je l’ai acheté en France, dans une boutique spécialisée, à Paris (Album ?…), alors que je servais sous les drapeaux. Je ne vous raconte pas ma joie lorsque j’ai vu sa Une avec le tout nouvel équipage de la toute nouvelle série STAR TREK : STAR TREK, THE NEXT GENERATION ! J’en découvrais pour la toute première fois ses premières images. Moi, trekker, j’étais carrément surexcité à l’idée de découvrir ce nouveau STAR TREK télévisé dont l’action allait se situer 80 ans après les aventures de Kirk, Spock et McCoy, à tel point que je me suis rué dans une cabine téléphonique pour aussitôt appeler le cousin ! J’avais un irrésistible besoin d’en parler, de partager ma joie. Je crois que je lui ai fait la description de tout ce que je voyais en couverture, les nouvelles têtes et, surtout, les nouveaux uniformes et l’Enterprise Galaxy Class ! Je m’en souviens comme si c’était hier.
Et puisque nous sommes sur Starlog, j’en profite pour publier ici un article que j’avais écrit pour Les Échos d’Altaïr et qui raconte l’histoire de ce formidable magazine qui a rayonné dans les années 80, et bien au-delà.
Starlog naît en plein milieu des années 1970, créé par les éditeurs américains Kerry O’Quinn et Norman Jacobs qui avaient d’abord envisagé de l’appeler Fantastic Films ou Starflight. Finalement c’est le nom Starlog qui est retenu, lequel pourrait être traduit approximativement en français en « Journal Stellaire », car Starlog sera un magazine entièrement dédié au cinéma et à la télévision fantastique et de science-fiction.
Le premier numéro de Starlog paraît en août 1976 avec à la une la série télévisée STAR TREK sixties. La revue est d’abord un trimestriel en noir et blanc, avec cependant un encart couleur souvent présent. O’Quinn est le rédacteur en chef, alors que Jacobs assure le côté commercial et mise en page. Le magazine rencontre dès le départ un joli succès, à tel point qu’il passe rapidement à une publication d’environ toutes les six semaines. Mais surtout, Starlog va bénéficier d’un atout considérable : la renaissance de la SF cinématographique et télévisuelle grâce à l’arrivée prochaine d’un événement sans précédent appelé… STAR WARS. Le journal est l’un des premiers à tenir régulièrement informé ses lecteurs sur l’évolution du projet d’un certain George Lucas. Et lorsque le film sort enfin en 1977, Starlog se retrouve propulsé au milieu du phénomène, le public s’arrachant le moindre magazine traitant de STAR WARS. Puis, durant plusieurs années, il ne cessera de profiter de la vague déferlante avec RENCONTRES DU TROISIÈME TYPE, GALACTICA, SUPERMAN, STAR TREK : THE MOTION PICTURE, LE TROU NOIR…
Très vite, Starlog s’enrichit et publie ses célèbres Starlog Guidebooks consacrés à des thèmes tels que les robots au cinéma et à la télévision, les vaisseaux, les mondes, les séries TV, les aliens, les héros gentils, les héros méchants… Le magazine couvre alors toute la riche actualité de l’Imaginaire grâce à des interviews exclusives avec des réalisateurs, des acteurs et même des écrivains de renom, des reportages sur les tournages, des dossiers en plusieurs parties, etc. Ses pages sont souvent inondées de publicités pour le « merchandising » florissant autour des premiers produits dérivés sur des films ou séries télévisées. On y trouve aussi de l’humour avec des dessins comiques parodiant des classiques de la SF, ou des annonces et des billets d’humeur. Parfois un poster est présent dans le numéro, voire même un disque regroupant des extraits de musiques de films.
Starlog publie en parallèle des numéros spéciaux entièrement consacrés à des posters, et aussi son numéro annuel appelé Starlog Yearbook ou encore The Best of Starlog reprenant les meilleurs articles sur les films ou séries événement. Le magazine, devenu une référence dans le milieu, accouche en 1979 de son petit frère, Fangoria, uniquement consacré au cinéma gore et d’horreur. Enfin Starlog organisera par la suite ses propres conventions rassemblant à la fois des vedettes de films ou de séries, des écrivains, et bien sûr tous leurs fans. Au meilleur de sa forme, j’ai entendu dire que Starlog atteignait un tirage d’un million d’exemplaires…
Avec en 1987 le grand retour de STAR TREK à la télévision, Starlog se lance dans la publication en parallèle de magazines entièrement dédiés à STAR TREK, THE NEXT GENERATION ou DEEP SPACE NINE et VOYAGER. On y trouve régulièrement les synopsis des épisodes illustrés par des photos des différentes séries, mais aussi des interviews, des croquis préparatoires, des plans détaillés de vaisseaux… Le magazine est désormais mensuel et on le trouve même dans les librairies des aéroports du monde entier où je n’hésitais jamais à l’acheter pour le voyage ! Une version française sera même publiée, mais elle n’obtiendra pas de succès et disparaîtra très vite (on ne concurrence pas L’Écran Fantastique et Mad Movies !).
Dans les années 1990-2000, Starlog poursuit son aventure en compagnie de toutes les sagas et de tous les nouveaux succès cinématographiques : les BATMAN, SPIDERMAN, MATRIX, SEIGNEUR DES ANNEAUX, HARRY POTTER, KING KONG et tant d’autres. La revue est facilement disponible dans toutes les librairies spécialisées ou non, et l’on aurait pu croire son histoire interminable. Mais pour des raisons obscures, sans doute liées à une perte de vitesse, le magazine de référence américain interrompt sa publication papier vers 2008, et sa publication numérique disparaît quant à elle en avril 2009, date officielle du dernier numéro de Starlog. Le magazine ne vit plus désormais qu’à travers les souvenirs de son petit frère, Fangoria, qui poursuit quant à lui son aventure (Fangoria.com).
Starlog a laissé bien des souvenirs inoubliables à tous les fantasticophiles qui ont eu la chance de le connaître. Chaque numéro était un trésor, en particulier durant son âge d’or des années 1980. Je m’y étais abonné et le recevais en Nouvelle-Calédonie, souvent avec beaucoup de retard et d’aléas postaux (les Américains ont la pire poste au monde), mais qu’importe : grâce à lui j’ai pu vivre des moments formidables dont la création de STAR TREK, THE NEXT GENERATION, bénéficier de tonnes de documents pour réaliser mes fanzines et me plonger avec joie dans toutes les productions de SF d’époque ! Je conserve aujourd’hui précieusement ma centaine de numéros, dont mon plus vieil exemplaire date de 1978, et ils me servent encore parfois pour les blogs !
- Morbius – (CosmoFiction)
LE RETOUR DE FLASH GORDON !
N’ayant pas vu le film TED (de Seth McFarlane, 2012), c’est tout à fait par hasard que j’ai découvert la séquence où Sam J. Jones reprend son rôle de Flash Gordon, du film éponyme produit par Dino De Laurentiis en 1980, pour un court moment à la fois étonnant, sympathique et quelque peu émouvant, du moins pour ceux qui ont découvert le film FLASH GORDON (réalisé par Mike Hodges) à l’époque de sa sortie. On y voit un Sam J. Jones, avec 32 ans de plus au compteur, permettre à un fan absolu de voyager au royaume de Ming ! L’intrigue du film TED est la suivante :
« En 1985, John Bennet, un garçon de huit ans, n’arrive pas à se faire d’amis. Le soir de Noël, il fait le vœu que son ours en peluche qu’il vient de recevoir à Noël prenne vie et qu’il soit son meilleur ami pour la vie ; son vœu sera exaucé par magie, l’ours Ted (traduction de « Teddy bear ») prend vie et cette histoire devient célèbre. Vingt-sept ans plus tard, en 2012, Ted et John vivent toujours ensemble, mais la présence de l’ours empiète sur la vie de couple de John, depuis quatre ans avec Lori. En effet, John et son ours se comportent comme de grands enfants, passant leur temps à boire des bières et fumer de la drogue devant des navets, leur préféré étant FLASH GORDON. Aussi, Lori va forcer la main de son petit ami et le pousser à s’éloigner de son meilleur ami d’enfance afin de le faire grandir et le rendre plus mûr. » (Wikipédia)
La séquence à voir d’urgence (avec la musique de Queen en fond !) :
- Morbius – (CosmoFiction)
COSMOPAGE : COUVERTURE DU NUMÉRO 12 – DÉCEMBRE 1985
CosmoFiction ayant été un fanzine avant de devenir un blog, nous vous présenterons régulièrement des pages de ses vieux numéros scannés. Un retour à une époque où les fanzines étaient faits à partir de collages, de marqueurs indélébiles et de machines à écrire !
Schwarzy à la Une de ce numéro 12 de CosmoFiction Fanzine de décembre 85 ! C’est pour l’événement : la sortie de TERMINATOR, de James Cameron. On lui a réservé trois pages dans notre petit numéro qui en compte 16, il lui fallait bien ça au moins ! Et sous notre cyborg, le Sci-Fi Club de Nouvelle-Calédonie pointe son nez. J’annonce l’ouverture prochaine de l’association encore baptisée Sci-Fi « Miniclub ». Celle-ci ouvrira quelques semaines plus tard, le 4 janvier 1986, dans son petit local de la rue Bataille à Nouméa…
Alain nous propose une avant-première de RETOUR VERS LE FUTUR avec sa critique. Avant-première pour les Calédoniens car les films sortaient alors souvent très tardivement sur le Territoire. On trouve aussi la première partie d’une série d’articles destinée à raconter l’histoire de la Science-Fiction, oui, rien que ça ! Ce sera d’ailleurs la première et dernière partie, ne m’étant pas aventuré plus loin ! Une BD de Bitt et Vaillant intitulée « Theologium Tremens », les rubriques Le Domaine du Fanatique, Cosmolectures, Vidéo Écran et autres Galactic News complètent le numéro. Ah oui : et j’osais prétendre offrir un « mini poster STAR WARS… Ce n’était qu’une photocopie noir et blanc d’une affiche… Pire qu’un Ferengi le Morbius !
- Morbius - (CosmoFiction)
LE CINOCHE DE TRAPARD : ALLIGATOR (1980)
Après les monstres mutants de PROPHECY (1979), Trapard nous propose un alligator au menu d’aujourd’hui… ou plutôt est-ce vous qui allez constituer son menu… À Trapard ? Non, à l’alligator bien sûr !
Tout le monde a sûrement entendu cette légende urbaine des années 80 qui racontait que des familles américaines avaient ramené des bébés crocodiles à New-York. Mais que de peur de les voir grandir et devenir dangereux pour elles, ces mêmes familles les avaient évacués par la cuvette des WC. Des centaines de crocodiles faisant trempettes dans les recoins sombres des égouts de New-York…
À Nouméa, j’ai beaucoup entendu, à cette même époque, cette histoire d’une famille de broussards dont le patriarche avait pêché un requin, et qui s’était servi d’un petit lac sur sa propriété comme d’un aquarium pour laisser faire trempette à son requin. Un squale qui s’est finalement avéré être une femelle et qui a fait quelques petits. Et lorsque les Broussards ont déménagé pendant les « Évènements », vendant leur propriété à une autre famille, ils auraient légèrement oublié d’indiquer qu’ils laissaient plusieurs bébêtes quelque part sur leur terrain au fond d’un trou d’eau. Et les gosses des nouveaux propriétaires auraient eu la bonne idée de faire un plongeon dans le lac un beau jour d’été calédonien…
Tout le monde connait ce genre d’histoire qui a servi d’alibi à de nombreux scénarios de films d’horreur, et pour celle qui concerne les crocodiles des égouts new-yorkais, le cinéaste Lewis Teague en a lui aussi fait un film. Les fans de ciné d’horreur des 80′s connaissent Lewis Teague pour ses adaptations de Stephen King, avec le film à sketches CAT’S EYES (1985) mais surtout pour son adaptation de CUJO en 1983. Il a aussi réalisé LES DIAMANTS DU NIL (1985, The Jewel of the Nile) qui est la suite directe d’À LA POURSUITE DU DIAMANT VERT (1984, Romancing the Stone), le bon film d’aventure post-Indy de Robert Zemeckis.
Mais ALLIGATOR, aussi connu comme L’INCROYABLE ALLIGATOR, date du tout début des années 80. Une période transitoire où la réalisation des films commençaient déjà à ressembler au style des 80′s, tout en gardant un peu de l’efficacité des seventies avec de très bons comédiens souvent trentenaires, la mode du cinéma avec des teenagers pointant vraiment le bout de son acné vers le milieu de la décennie.
Ne pas confondre ALLIGATOR de Lewis Teague avec le film d’horreur exotique italien de Sergio Martino, IL FIUME DEL GRANDE CAIMANO (1979) qui pourrait se traduire en français par « Le Fleuve du Grand Caïman » et que l’on retrouve sous divers titres selon les éditeurs, comme par exemple ALLIGATOR, LE GRAND ALLIGATOR ou encore LE DIEU ALLIGATOR…
ALLIGATOR de Lewis Teague, avec sa bébête devenue gigantesque et surgissant des égouts, fait plutôt figure de film culte. Et il annonce bien d’autres monstruosités suburbaines à venir, de C.H.U.D. (1984) à MIMIC (1997). En passant par le film hollandais de Dick Maas avec de la bonne… grosse bestiole, AMSTERDAMNED (1988).
Le film de Lewis Teague suit évidemment la logique du succès des DENTS DE LA MER (1975, Jaws) ou de PIRANHAS (1978), ALLIGATOR reprend même certaines astuces scénaristiques du film de Steven Spielberg. Et on n’évitera pas bien entendu la scène éculée du gars qui panique et qui tombe à l’eau au même moment où l’animal approche à toute vitesse…
Et en 1980, le cinéma gore et la violence étant à leur comble au cinéma comme à la télévision, le film débute au Nouveau-Mexique où une famille new-yorkaise passe le weekend et observe un spectacle payant dans lequel un homme joue à énerver un alligator dans une petite mare. Mais voilà que l’homme se laisse renverser par l’animal qui en profite pour le mordre sauvagement à la jambe. Tout ceci se déroulant sous les yeux d’une gamine new-yorkaise qui annonce, l’air blasé, à son père qui est en train de lui acheter un bébé alligator : « Ils auraient au moins pu utiliser du vrai sang »… Une touche d’humour qui annonce bien celui des années 80.
- Trapard -
ALLIGATOR est visible ici.